Algérie : Bouteflika remercie Tebboune et rappelle Ouyahia

Trois mois après sa nomination, le premier ministre Abdelmajid Tebboune a été éjecté de son poste par le président algérien Abdelaziz Bouteflika. C’est Ahmed Ouyahia, ancien premier ministre et jusqu'ici chef de cabinet à la présidence qui reprend du service dans un contexte de crise larvée qui agite depuis quelques semaines les milieux politiques et des affaires du pays.
Abdelmadjid Tebboune, à gauche et Ahmed Ouyahia à droite.

Et ce qui devrait arriver arriva ! Le président algérien a mis fin, ce mardi 15 Août, aux fonctions de son premier ministre Abdelmadjid Tebboune, nommé à ce poste il y a à peine deux mois. C'est l'ancien premier ministre et actuel directeur de cabinet à la présidence, Ahmed Ouyahia à ce poste qui revient aux affaires selon un communiqué de  la Présidence algérienne rapportée par l'agence officielle APS.

« En application de l'article 91, alinéa 5 de la Constitution, son Excellence M. Abdelaziz Bouteflika, Président de la République, a mis fin, ce jour, aux fonctions de Premier ministre, exercées par M. Abdelmadjid Tebboune (...). En application des mêmes dispositions constitutionnelles, et après consultation de la majorité parlementaire, le Président de la République a nommé M. Ahmed Ouyahia, Premier ministre ».

Lire aussi : Algérie : la liste du nouveau gouvernement Ouyahia

Tebboune, un petit tour puis s'en va

Trois mois donc après sa nomination au poste, Abdelmaddjid Tebboune, 71 ans,  a été remercié par le président Bouteflika. Le premier ministre sortant a en effet été nommé, à la surprise générale, le 24 mai dernier, quelques jours après la proclamation des résultats des législatives  du 4 mai, lesquels ont été remportées par le Front de libération national (FLN) et les autres partis membres de la majorité présidentielle. Militant encarté au FLN, le parti présidentiel, sans pour autant être un homme du sérail, Tebboune traine plutôt une réputation de grand commis de l'Etat et donc fin connaisseur du « système ». Ministre depuis les années 1990 dans différents gouvernements successifs, il a auparavant occupé plusieurs postes dans l'administration territoriale.

Quelques heures après son éviction, il n'a d'ailleurs pas hésité à confier au site d'information TSA que « sa fidélité au Président reste entière ».

Guerre de clans

Aussi surprenante que soit cette éviction, Tebboune a repris le travail ce même mardi après quelques jours de vacances françaises, son départ était prévisible au vu des évènements qui se sont succédés depuis quelques temps dans la haute sphère politique et les milieux d'affaires algérois. C'est le cas de le dire, plusieurs signes montraient que Abdelmajid Tebboune n'était plus en odeur de sainteté auprès du Palais d'El Mouradia, depuis qu'il a décidé de partir en guerre ouverte contre Ali Haddad, le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE). Le patron des patrons algériens et PDG du groupe ETRHB que l'on dit proche du frère du chef d'Etat, le très influent Said Bouteflika, aura gain de cause après les échanges par médias interposés qui ont mis en évidence la guerre de clans qui faisait rage entre le premier ministre et certains milieux d'affaires du pays.

Le recadrage en bonne et due forme auquel avait eu droit le premier ministre remercié, il y a quelques jours, de la part présidence qui lui demandait de suspendre « ses interférences dans le secteur privé » avait fait de Abdelmajid Tebboune, un premier ministre en sursis. Cependant, beaucoup estimait que sa mission ne prenait fin qu'une fois tenues les élections municipales d'automne prochain.

Le couperet est tombé plutôt que prévu alors que les proches du désormais ex-premier ministre annonçaient qu'il allait reprendre «  son travail normalement ». Cela sera pour une autre fois peut-être car avec Aziz Bouteflika qui a déjà consommé au moins cinq premiers ministres, l'histoire a une tendance à se répéter et ce n'est pas le nouveau locataire de la primature, Ahmed Ouyahia, qui dira le contraire. C'est la troisième fois qu'il est en effet rappelé en service par le président Bouteflika...

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Commentaire 1
à écrit le 16/08/2017 à 12:15
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Pauvre Algerie

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