« L'Europe doit renforcer ses relations de voisinage avec les pays du Sud » (Nasser Kamel, Union pour la Méditerranée)

L'Afrique, l'Europe et la Méditerranée doivent-elles revoir leur stratégie de coalition pour faire face aux défis du futur ? Quels schémas de coopération devraient-elles redessiner pour construire un avenir commun ? Une régionalisation poussée serait la solution ? Éléments de réponse avec Amélia Lakrafi, députée des Français établis hors de France Afrique Moyen-Orient et Nasser Kamel, Secrétaire général de l'Union pour la Méditerranée, qui intervenaient ce lundi 16 mai au Forum Europe-Afrique à Marseille.
(Crédits : LTA)

Le regard de l'Europe sur l'Afrique devrait être multiple : il n'y pas une Afrique, mais des Afriques : 54 Etats, avec des histoires, des géographies, des ressources et des potentialités différentes. Parmi ces dernières, l'innovation. Désormais clé de voûte dans les schémas prévisionnels mondiaux du développement, l'innovation a été le cheval gagnant sur lequel l'Afrique avait misé pour s'affranchir - même partiellement - de l'aide étrangère durant la crise sanitaire de 2020. Une partie des Etats du continent avait en effet confirmé sa capacité à s'adapter rapidement à une situation de crise urgente, puis à procéder à des innovations qui seront applaudies, mais surtout importées pour soulager la pression que subissaient certains Etats,  notamment européens.

Au cœur de cet élan - qui sera rapidement capteur d'investissements - on retrouve l'empreinte de la coopération entre l'Europe, l'Afrique et la Méditerranée.  « Pendant la crise de Covid-19, nous avions effectué un sondage auprès d'un millier d'entreprises françaises installées dans les 38 pays africains de ma circonscription. 57 % d'entre-elles, essentiellement des PME-TPE, ont affirmé avoir créer un nouveau produit ou un service directement lié à la crise de Covid », révèle Amélia Lakrafi, députée des Français établis hors de France Afrique Moyen-Orient (49 États), qui débattait face à Nasser Kamel, Secrétaire général de l'Union pour la Méditerranée, lors de la table-ronde organisée ce 16 mai 2023, dans le cadre du Forum Europe-Afrique à Marseille et dont le thème portait sur les scénarios possibles pour repenser les coopérations entre les deux continents dans un monde en recomposition.

L'exemple dont témoigne la députée française est révélateur des ambitions des décideurs africains et européens qui souhaitent que, dans cette coopération, « l'important est que la valeur ajoutée reste en Afrique », comme l'a déclaré en ouverture du Forum, le commissaire européen, Thierry Breton.

Des défis et des opportunités pour une meilleure intégration régionale

La relation Europe-Afrique-Méditerranée est-elle aujourd'hui dans une phase de repli ou au contraire de consolidation ? Comment relever les défis auxquels elle fait face ?  « Il faut d'abord rester optimiste », répondent les participants au débat, même si Nasser Kamel, en fin connaisseur de l'Europe pour avoir été ambassadeur de l'Égypte à Paris, mais également à Londres, tient à rappeler les problèmes auxquels cette grande région fait face aujourd'hui ; un changement climatique sans précédent, une crise démographique dans la partie nord de la Méditerranée, une crise dans les chaînes de valeur, etc.

Solution ? « Une meilleure intégration régionale », réplique le président de l'UpM. Face au recul de ses parts de marché, à une présence plus accentuée de la Chine dans la géopolitique mondiale, aux conséquences de la guerre ukrainienne, l'Europe doit renforcer ses relations de voisinage avec les pays du Sud (Méditarrénnée et Afrique, propose Nasser Kamel.

Cette intégration régionale avec le Sud devrait passer notamment par une politique énergétique axée sur le renouvelable, par une mobilité intelligente. Sa réussite est aussi de la responsabilité des décideurs publics et privés. Pour Amélia Lakrafi, les jeunes sont les porteurs de l'espoir et sans espoir, il n'y a d'avenir. Ces jeunes des deux continents doivent être les porteurs de ce projet d'intégration eurafricain, tout aussi bien que les politiques et les pouvoirs publics dont le rôle est de mettre en place le cadre institutionnel à ces futures interconnexions.

« Mais le travail encore plus important incombe au secteur privé et à la société civile, notamment dans le développement à forte valeur ajoutée pour l'Europe, l'Afrique et la Méditarrannée », a déclaré Nasser Kamel. Preuve que cette intégration est sur la bonne voie, la signature ce lundi 15 mai d'un protocole d'accord entre l'Égypte et la Norvège pour explorer les possibilités d'exportation d'énergies renouvelables vers l'Europe via l'Italie.

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Commentaires 2
à écrit le 16/05/2023 à 18:53
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Bonjour, Bien sûr, l'Union européenne a toujours accepté une immigration contrôler.. donc nous devons mettre en place une immigration choisie et combattre toute les filière migration clandestines... Cette condition est sans appel.. l'Union europé...

à écrit le 16/05/2023 à 17:55
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blablabla.......parler de cooperation quand on refuse de reprendre ses ressortissants, en particuliers les deliquants, c'est vraiment se moquer du monde.. les europeens commencent a en avoir plein le casque de faire des cheques pour rien

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