Mali : Tensions à Bamako après une mutinerie

Après des coups de feu entendus sur la base de l’armée malienne ce mardi matin, une succession d’événements dans la journée dessine les contours d’une tentative présumée de coup d’Etat… La CEDEAO appelle les militaires au ressaisissement, tandis que le gouvernement se dit ouvert au dialogue.

Tensions et peur au Mali ce mardi. Après des coups de feu entendus la base militaire de Kati, à environ 15 km à l'extérieur de Bamako, des troupes armées se sont dirigées vers la capitale malienne. Selon des sources concordantes, certaines personnalités du pays auraient été arrêtées, des locaux d'institutions seraient en train d'être prises d'assaut dont le ministère des Finances, une colonne militaire se dirigerait vers la télévision nationale et un colonel aurait donné un ultimatum au président Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK) de quitter le pouvoir...

A Bamako, les ambassades sont en alerte. Après la représentation diplomatique norvégienne dont la sortie médiatique a été l'une des premières à alerter la presse internationale, l'ambassade de France a mis en garde ses ressortissants séjournant dans le pays.

 Moins de deux heures de temps plus tard, l'ambassade mettait en place un numéro secours en raison des "tensions à Bamako".

Au Mali, la peur gagne du terrain. Le retour dans l'histoire permet de se rappeler que la mutinerie qui a conduit au coup d'Etat de 2012 provenait de la base militaire de Kati.

La CEDEAO appelle l'armée à retourner dans les casernes

Cet après-midi, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) réagit, soulignant le contexte sociopolitique « déjà complexe » qui prévaut au Mali.

« Cette mutinerie intervient alors que, depuis plusieurs mois, la CEDEAO entreprend des initiatives et déploie des efforts de médiation entre toutes les parties maliennes », remarque l'institution sous-régionale dans un communiqué officiel. « La CEDEAO appelle les militaires à regagner sans délai leurs casernes en demandant à toutes les parties prenantes maliennes de privilégier le dialogue pour résoudre la crise que traverse le pays », déclare l'institution son « opposition à tout changement politique anticonstitutionnel ».

Le gouvernement s'ouvre à « un dialogue fraternel »

Cette fin d'après-midi, le gouvernement est sorti du silence avec un communiqué signé par le Premier ministre Boubou Cissé. L'Exécutif malien reconnait que les événements de ce mardi « traduisent une certaine frustration qui peut avoir des causes légitimes » et « se rend disponible dès l'instant de ce communiqué pour engager un dialogue fraternel afin de lever tous les malentendus ».

 Article mis à jour le 18.08.2020 à 18:44.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 18/08/2020 à 15:25
Signaler
C'est faux mes frères ne vous laissez pas avoir !

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.