Les Etats-Unis prolongent d’une année les sanctions contre le Zimbabwe

Le président américain a décidé de prolonger d’une année, les sanctions imposées au Zimbabwe. Malgré l’appel des nouvelles autorités du pays, soutenues par plusieurs pays voisins, Donald Trump a estimé que les actions du gouvernement d’Emmerson Mnangagwa, constitue toujours une menace pour la politique étrangère américaine.
(Crédits : Reuters)

C'est une mauvaise nouvelle pour le nouveau régime zimbabwéen et particulièrement pour le président Emmerson Mnangagwa. Les Etats-Unis viennent de prolonger d'un an, les sanctions qu'elles ont imposées au pays depuis plus de deux décennies et qui visent certaines personnalités et institutions du pays parmi lesquels l'actuel chef de l'Etat et son prédécesseur Robert Mugabe. La décision qui vient d'être rendue publique a été signée le lundi 4 mars dernier par le président américain. Dans un communiqué de la Maison-Blanche, Donald Trump a estimé que les actions et les politiques des personnes et institutions visées continuent de constituer « une menace inhabituelle et extraordinaire pour la politique étrangère des États-Unis ».

Malgré le plaidoyer des nouvelles autorités de Harare, Washington a donc décidé de prolonger ses sanctions qui visent depuis mars 2003, quelques 141 personnes et institutions du pays. Selon des responsables américains, les sanctions seront maintenues jusqu'à ce que le gouvernement modifie ses lois pour promouvoir les droits humains notamment la liberté d'expression et le droit de manifestation.

Coup dur pour l'économie

Le renouvellement des sanctions américaines constitue un coup dur pour l'économie du pays qui est actuellement exsangue. Plusieurs présidents africains, notamment le Sud-africain Cyril Ramaphosa, ont plaidé la cause des autorités de Harare pour une levée des sanctions afin de permettre aux de se relever de la crise économique qui l'assaille depuis des années. A plusieurs reprises, Emmerson Mnangagwa a lui-même appelé à la levée des sanctions qui visent des personnalités du parti au pouvoir, la ZANU-PF, mais aussi de hautes personnalités militaires ainsi que des entreprises gouvernementales. Ces sanctions ont été imposées sous l'ancien régime de Robert Mugabe, après que les Etats-Unis ont accusé les anciens dirigeants de « graves violations des droits humains et d'atteinte au processus démocratique ».

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Il y a quelques semaines, c'est l'Union européenne (UE) qui a aussi pris une décision similaire, bien que Bruxelles a reconnu quelques progrès. De l'avis de plusieurs observateurs, le maintien de ses sanctions qui vise avant tout le gouvernement, est de nature à saper les efforts du pays à améliorer sa gouvernance et attirer plus d'investissements étrangers. Dans une déclaration rendu public ce mercredi 6 mars, la ZANU PF a qualifié ces nouvelles sanctions « d'injustifiables et d'incompréhensibles », mettant en avant que les mesures prises depuis la chute de Mugabe pour promouvoir les droits de l'homme et des libertés publiques dans le pays.

Mardi dernier, c'est le secrétaire à l'Information du gouvernement, Nick Mangwana, qui a réagi à la décision américaine qu'il a qualifié de « contre-productives et ne tenant pas compte des réformes engagées par la nouvelle administration ». Malgré les bonnes intentions du nouveau gouvernement, certains observateurs s'accordent sur le fait que la répression violente des dernières manifestations contre la hausse des prix du pain et de l'essence, ainsi que les violences qui ont émaillé les élections de juillet 2018 ont desservi le régime d'Emmerson Mnangagwa qui va donc devoir plus d'efforts pour s'attirer la grâce de la Maison-Blanche et Bruxelles.

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