Côte d’Ivoire : le président Bédié fait le ménage dans les rangs du PDCI

Le président du PDCI, Henri Konan Bédié, a écarté de la direction du parti, plusieurs personnalités dont le vice-président et deuxième personnalité de l’Etat, Daniel Kablan Duncan. En pleine crise avec son ancien allié, le président Ouattara, l’ancien chef de l’Etat fait le ménage dans les rangs de sa formation, qui ne fait que confirmer la rupture avec le RDR au pouvoir pour la création du parti unifié.
Alors que Henri Konan Bédié refuse toujours de se rallier à l'initiative d'Alassane Ouattara, des membres du PDCI hésitent encore à respecter les consignes de leur parti.
Alors que Henri Konan Bédié refuse toujours de se rallier à l'initiative d'Alassane Ouattara, des membres du PDCI hésitent encore à respecter les consignes de leur parti. (Crédits : DR)

Henri Konan Bédié a décidé de passer à la vitesse supérieure dans la guéguerre qui oppose son parti à la formation du président Alassane Dramane Ouattara (ADO) pour la création du parti unifié, le Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP).

« Le Sphinx de Daoukro », ancien chef de l'Etat de 1993 à 1999 vient d'écarter du Parti démocratique de la Côte d'ivoire (PDCI RDA), plusieurs pontes de l'ancien parti unique et pas des moindres.

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Il s'agit d'abord du vice-président du parti, l'ancien premier ministre Daniel Kablan Duncan, qui est également le vice-président du pays, et à ce titre deuxième personnalité de l'Etat. Kablan Duncan qui est le dauphin constitutionnel du président ADO, qui assurait jusque-là les fonctions de coordinateur des activités de vice-président et faisait office de numéro 2 du PDCI, a été remplacé par l'ancien ministre de l'Intérieur, Emile Constant Bombet.

Sur la liste des « écartés » de la direction du parti, figurent également le ministre secrétaire générale à la présidence, Patrick Achi, l'inspecteur général de l'Etat, Théophile Ahoua N'Doli ainsi que plusieurs ministres du gouvernement Amadou Gon Coulibaly, au rang desquels Jean Claude Kouassi, Aka Aouélé ou encore, François Albert Amichia.

Bien qu'aucune raison n'a été avancé dans les communiqués publiés ce vendredi 4 janvier par le président du PDCI RDA, cette décision fait suite au refus des membres sanctionnés de se ranger derrière le parti qui a décidé de ne pas se rallier au sein du RHDP, une initiative que porte le président ADO.

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Le RHDP, principale pomme de discorde

Cette décision intervient en pleine crise entre le PDCI et son ancien allié le RDR au pouvoir sur la création du parti unifié, le RHDP qui va tenir son congrès le 26 janvier prochain. Alors que Henri Konan Bédié refuse toujours de se rallier à l'initiative d'ADO, ce qui a provoqué la rupture entre les deux formations, des membres du PDCI hésitent encore à respecter les consignes de leur parti et maintiennent leur allégeance au chef de l'Etat. Les dirigeants qui viennent d'être écartés avaient d'ailleurs lancés, le dimanche 23 décembre dernier, un nouveau mouvement au sein du parti dénommé, « PDCI-Renaissance », qui a comme slogan: «je suis PDCI, je dis non à la rupture, oui à la paix et à la prospérité ».

En d'autres termes, qu'ils ne comptent pas suivre la décision de Bédié de mettre fin à l'alliance avec le RDR, ce pourquoi ils sont maintenus à leurs postes. Plusieurs hautes personnalités du parti ont dû faire ce choix, parfois dans la douleur, comme c'est le cas de l'ancien ministre Thierry Tanoh, qui a quitté le gouvernement il y a quelques semaines pour maintenir son affiliation au PDCI.

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D'autres personnalités du parti mais également du régime sont dans le même cas de figure puisqu'ils doivent faire un choix dans les prochains jours entre rallier le RHDP ou rester au PDCI au risque de se voir évincer de leurs fonctions. C'est le cas notamment de l'ancien chef de la diplomatie et actuel président du conseil économique et social, Charles Diby Koffi, le président du Sénat Ahoussou Jeannot, ou Lambert Kouassi président du Conseil café cacao.

Ils sont signataires du manifeste du 23 décembre mais sont toujours maintenus dans le parti comme les ministres Charles Donwahi, Raymonde Goudou ou le gouverneur du district d'Abidjan Beugré Mambé. Les prochains jours seront décisifs pour le PDCI RDA et son leader, Henri Konan Bédié, qui risque de perdre de grands militants, à deux ans de la fin du second et dernier mandat du chef de l'Etat.

Depuis le début de son divorce avec ADO, Henri Konan Bédié à qui certains prêtent l'ambition de se présenter à la présidentielle de 2020, multiplie les contacts avec d'autres supposés prétendants à la succession de l'actuel chef de l'Etat, notamment Guillaume Soro, en plus de prendre contact avec le FPI de l'ancien président Laurent Gbagbo.

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