Nigeria : le président Buhari et l’ancien vice-président Atiku Abubakar, têtes d’affiche de la présidentielle

Les tête d’affiche de la prochaine présidentielle, prévue en février prochain, sont désormais connues. Le président Buhari, candidat de l’APC pour un second mandat, va affronter l’ex vice-président Atiku Abubakar du PDP, qui a remporté les primaires de l’opposition. Les deux favoris ont été investis ce weekend et la campagne qui démarre avant l’heure promet de chaudes empoignades, tant les deux politiciens se connaissent depuis des années.
(Crédits : DR)

Ils ne seront pas certainement les seuls candidats de la présidentielle qui aura lieu en fin du premier trimestre 2019, mais ils seront les deux favoris. Le président Muhammadu Buhari et l'ancien vice-président Atiku Abubakar, ont été investis ce weekend par leurs formations respectives comme candidats pour la course au fauteuil d'Aso Rock Villa, la présidence nigériane. Si le chef de l'Etat a été unanimement investi, samedi 6 octobre à Abuja, par son parti l'APC, ce ne fut pas le cas pour Atiku Abubakar, qui a été élu à l'issu d'une primaire organisée par le principal parti de l'opposition, le PDP, dimanche 8 octobre à Port-Harcourt.

Douze candidats étaient en lice et plusieurs d'entre eux, dont Atiku Abubakar, étaient des anciens du PDP qu'ils ont quitté en 2014, à la veille de la dernière présidentielle, pour soutenir Buhari. A la veille de la nouvelle échéance, ils ont de nouveau fait défection pour retourner à leur ancienne formation comme c'est le cas pour le président du Sénat, Bukola Saraki, l'ancien gouverneur de Kano, Rabiu Kwankwaso. C'est finalement Atiku Abubakar qui a gagné les primaires avec une large avance, 1.532 voix, sur son principal rival, le gouverneur de l'Etat de Sokoto, Aminu Tambuwal.

Lire aussi : Nigeria : l'ancien vice-président, Atiku Abubakar, va défier Buhari à la présidentielle de 2019

Campagne avant l'heure

Ce n'est pas la première fois que Muhammadu Buhari et Atiku Abubakar s'affrontent pour la course à une présidentielle. Cette fois, il est vrai qu'ils seront les principaux favoris de la compétition et preuve que les deux hommes se connaissent bien, les piques ont commencé aussitôt les deux candidats investis.

C'est le président Buhari qui a été le premier à ouvrir les hostilités. Dans un message publié par son cabinet, il a tenu à féliciter Atiku Abubakar, pour son investiture comme candidat du PDP. « Cependant, nous notons avec intérêt tous les rapports dans les médias faisant état d'achats massifs de voix aux primaires du PDP, en particulier avec des devises étrangères », a poursuivi le chef de l'Etat, pour qui, « les affirmations selon lesquelles le processus qui lui a permis d'être candidat du PDP était libre, juste et transparent sont dès lors suspectes ». Le président faisait référence aux allégations qui ont entouré la convention du PDP, notamment des achats de voix de la part du candidat Atiku Abubakar dont des preuves ont été publiquement dévoilées par ses concurrents. « On peut se demander ce que ferait un tel candidat avec des fonds publics », s'est interrogé le président Buhari.

« Les Nigérians ont désormais le choix entre un candidat avec un passif rempli de crises de crédibilité, d'allégations de corruption accablantes ici et à l'étranger, et un autre candidat, le président en exercice, avec un bilan sans tache dans ses fonctions publiques », a commenté Muhamadu Buhari.

Avec cette sortie médiatique, Buhari plante le décor de la campagne électorale. Si le chef d'Etat tient à mettre en avant le bilan de ses quatre années à la tête du pays le plus d'Afrique, c'est justement sur ce bilan que son principal challenger, Atiku Abubakar, compte se servir pour battre le président sortant. Bien avant son investiture, l'ancien vice-président d'Olusegun Obasanjo a multiplié les critiques contre le président Buhari notamment sur les maigres résultats enregistrés en matière de sécurité et de lutte contre la corruption.

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