Zimbabwe : en pleine campagne électorale, le président Mnangagwa échappe à un attentat

Le président zimbabwéen a échappé à un attentat, samedi à Bulawayo, alors qu’il tenait un meeting électoral en prélude à la présidentielle de juillet prochain. Plusieurs membres du gouvernement ont été blessés lors de l’explosion qui soulève beaucoup d’interrogations, ce qui risque de changer la donner dans la course au fauteuil présidentiel dans un pays habitué à des violences électorales.
(Crédits : Reuters)

Emmerson Mnangagwa l'a échappé belle ! Le président zimbabwéen a échappé de justesse à un attentat à Bulawayo, la deuxième ville du pays, alors qu'il tenait un meeting dans l'après midi de ce samedi 23 juin. Plusieurs membres de son parti, le ZANU-PF ainsi que des membres du gouvernement qui assistait au meeting ont été blessés comme l'a confirmé par la suite dans un tweet, le président-candidat à la présidentielle du 30 juillet prochain, la première de l'ère Mugabe. « Cet après-midi [samedi 23 juin, NDLR], alors que nous partions d'un magnifique rassemblement à Bulawayo, il y a eu une explosion à la tribune. Plusieurs personnes ont été touchées par l'explosion, et je suis déjà allé leur rendre visite à l'hôpital » a indiqué le président sur les réseaux sociaux.

Selon le successeur de Robert Mugabe, l'explosion s'est produite a proximité de lui, « mais ce n'est pas mon heure » a-t-il précis tout en ajoutant que « cet acte lâche » ne perturbera pas le processus électoral d'autant que ce n'est pas la première fois qu'il est visé par un attentat.

« Jusqu'à présent, la campagne s'est déroulée dans un environnement libre et pacifique, et nous ne permettrons pas que cet acte lâche perturbe le processus électoral. C'est juste un acte lâche qui vise à saper notre lutte pour la liberté. Le pays est paisible» a fait savoir Mnangagwa.

Selon la télévision publique, une quarantaine de victimes, des blessés, a été enregistrée à la suite de l'explosion. Aucune revendication n'a encore été publiée au lendemain de l'attentat, mais cette explosion soulève beaucoup de questions qui risquent d'amplifier les tensions à l'approche du jour du scrutin.

Risques de violences électorales

Le principal candidat de l'opposition, Nelson Chamisa, a exigé « une enquête indépendante », quelques heures seulement après l'explosion. Bulawayo est en effet un bastion de l'opposition politique depuis l'ère Mugabe et les premiers regards se sont tournés vers le MDC, le parti de Chamisa, même si au stade actuel de l'enquête rien ne prouve encore son implication. « La violence politique de quelque nature que ce soit et de n'importe quel bord politique est totalement inacceptable. Au cours des 38 dernières années, la violence politique a été une caractéristique permanente et un rituel anticipé que nous devons désormais bannir », s'est dédouané le chef de file de l'opposition.

Certains observateurs estiment d'ailleurs qu'aucune piste n'est à écarter, les commanditaires de l'attentat pourraient être des membres du parti au pouvoir afin notamment de permettre au pouvoir de recourir à une plus grande présence de l'armée. D'autres aussi avancent que l'acte pourrait provenir du clan de l'ancien président Robert Mugabe, notamment de sa femme Grâce qui n'a pas encore digéré l'éviction de son président de mari de la tête du pays.

Le Zimbabwe est abonné aux violences électorales depuis des décennies, mais pour ces élections auxquels prennent part des observateurs internationaux pour la première fois depuis 2002, le gouvernement a promis des élections libres et transparentes. Vingt-trois candidats sont engagés dans la course au fauteuil présidentiel qui permettra de tourner définitivement la page Mugabe et ainsi ouvrir une nouvelle page de l'histoire du pays. Avec un espoir de relance économique grâce aux nouvelles réformes et au retour des investisseurs que promet presque tous les candidats.

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