Togo  : un non catégorique de l'opposition à Faure Gnassingbé en 2020

Alors que le dialogue inter-togolais sous la houlette du président ghanéen se poursuit, dans la douleur, la coalition de l'opposition a tenu à faire connaître au pouvoir les limites à ne pas franchir. Pour Brigitte Adjamagbo-Johnson et les siens, pas question d'un autre mandat pour Faure Gnassingbé, déjà engagé dans son troisième mandat au pouvoir.
(Crédits : Reuters)

Pour la coalition des 14 partis politiques de l'opposition au Togo, on pourrait ''dialoguer'' de tout sauf d'une autre candidature de Faure Gnassingbé en 2020. L'opposition s'est catégoriquement déclaré ce début de semaine contre cette possibilité qualifiant même l'idée d'une escroquerie politique. « C'est vraiment immoral, c'est une escroquerie politique », a laissé entendre Brigitte Adjamagbo-Johnson, coordonnatrice de la coalition de l'opposition, lors d'une conférence de presse à Lomé. « S'il (Faure Gnassingbé, ndlr) maintient cette position, il manque profondément d'éthique. Il est le seul à pouvoir faire le choix de sortir par la grande porte ou par la petite », a-t-elle ajouté. Dans ce rassemblement de partis, alors que les pourparlers ont commencé avec le pouvoir, il s'agit d'une éventualité qu'on envisage même. « C'est trop facile (...) de dire aujourd'hui que les trois mandats exercés ne comptent pas. Faure Gnassingbé se trompe. On n'acceptera jamais qu'il se représente en 2020 », a insisté Jean-Pierre Fabre, chef de file l'opposition, président de l'Alliance nationale pour le changement, membre de la coalition, sous les applaudissements de ses partisans.

Après avoir mis la pression sur le pouvoir durant les 6 derniers mois à travers les manifestations publiques, l'opposition qui a accepté de discuter exige principalement le vote de la diaspora et le retour à la constitution de 1992. Celle-ci est censée, explique-t-on, empêcher Faure Gnassingbé de se représenter pour un quatrième mandat. Mais avec l'évolution des choses, l'opposition a retiré son exigence du retour de la constitution et propose un amendement de 5 articles de la constitution actuelle avec le même objectif d'empêcher un nouveau mandat du président.

Akufo-Addo demande plus d'ouverture d'esprit

Il est actuellement difficile de dire que le dialogue entre les parties impliquées dans la crise se déroule normalement. Les protagonistes n'ont pu se retrouver que trois jours. Ouvert le 19 février dernier, il a été suspendu pour reprendre le 23 février avant d'être de nouveau suspendu et reporté sine die. Un mois après, ce 23 mars 2018, il a repris toujours sous les auspices du président ghanéen qui va encore une fois suspendre les échanges pour les reporter sine die. Entre temps, le chef de l'Etat ghanéen a multiplié les consultations en aparté avec chacun des deux camps à Accra. D'après les sources proches du pouvoir, une délégation de l'Union pour la République (UNIR), le parti au pouvoir a même en ce début de semaine. Mais Nana Akufo-Addo est conscient que la suite sera compliquée. Il a appelé le vendredi dernier aux termes des échanges « les parties à ne pas fermer la porte aux propositions faites par l'un et l'autre, mais de prendre en considération l'intérêt supérieur de la nation ».

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