Liberia : le second tour aura lieu entre George Weah et Joseph Boakai

Les analystes ont agité jusqu’à la dernière minute l’épouvantail sanguinolent de la guerre civile. Au final, le scénario à la kényane d’un remake de la présidentielle est écarté au Liberia. La Cour suprême du Liberia a rendu un verdict quasi-identique que la NEC, la Commission électorale. Les recours de trois partis –dont celui au pouvoir- pour faire annuler le premier tour sont rejetés. Comme prévu, George Weah affronte le vice-président sortant, Joseph Boakaï dans un second tour qui risque de connaître quelques retards.
Ibrahima Bayo Jr.

Recours rejeté ! Sur le recours en annulation du premier tour de la présidentielle, la sentence de la Cour suprême du Liberia est sans appel. Après une suspension du processus électoral, elle avait enjoint la commission électorale d'étudier les recours de trois partis dont celui au pouvoir, de faire annuler le premier tour pour des « irrégularités systémiques » dans le vote.

Annulation du premier tour rejetée, le second en programmation

Son verdict rendu ce jeudi 7 décembre, reprend presque point pour point, les arguments de la NEC, la commission électorale qui indiquait que les « irrégularités » soulevées n'étaient pas de nature à remettre en cause la crédibilité du processus électoral que les observateurs internationaux avaient jugé régulier.

Dans le sillage de la NEC, quatre juges sur les cinq que compte la Cour suprême ont voté pour un rejet du recours des trois partis tout en reconnaissant que les plaignants n'ont pas apporté la preuve des irrégularités dénoncées dans leur plainte au lendemain du premier tour.

« La Commission électorale nationale (NEC) est dans l'obligation d'entamer l'organisation du second tour », ont conclu les Sages de la Cour suprême. Cette bataille juridique avait entraîné un gel du processus électoral. Le pays en haleine devant cet imbroglio redoutait le spectre de la guerre civile dans ce pays anglophone de plus de 4 millions d'habitants.

La succession d'Ellen Johnson, plus longue que prévue

La NEC devrait donc décider d'une nouvelle date pour l'organisation d'un second tour mais sous des conditions que la Cour suprême a rappelé dans sa décision. Elles concernent entre autres, la révision des listes électorales, très décriées, pour ne pas avoir permis à certains électeurs de glisser leur bulletin dans l'urne lors du scrutin.

Arrivé en tête au premier tour avec plus de 39% des voix, l'ex-star du football George Weah avait-il raison de jouer la carte de la prudence là où ses troupes appelaient à occuper la rue pour faire pression ? L'ancien Ballon d'or, devenu sénateur, a préféré jouer les jeux d'alliance dont certaines notamment l'ancien seigneur de guerre Prince Johnson, semblent sulfureuses.

Pourtant son chemin dans la succession d'Ellen Johnson Sirleaf à laquelle il part favori, pourrait s'avérer plus longue. Initialement prévue le 7 novembre dernier, le second tour qui doit l'opposer à Joseph Boakai, le vice-président sortant pourrait connaître quelques retards. Le mandat de la première femme présidente du Liberia et de l'Afrique expire le troisième lundi du mois de janvier 2018.

Son bail à l'Executive Mansion pourrait être prolongé de quelques semaines en attendant que la NEC balise la suite du processus électoral. En attendant, plus que les stratégies politiques et les alliances, la patience est la meilleure arme pour aller au bout de la première passation de pouvoir démocratique et pacifique du Liberia moderne.

Ibrahima Bayo Jr.

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