Les Emirats Arabes Unis débloquent 3 milliards de dollars d'investissements en Ethiopie

La visite vendredi à Addis Abeba du prince héritier d’Abou Dabi, Mohammed Ben Zayed, s’est soldée par une promesse de ce dernier de 3 milliards de dollars d’aide et d’appui aux investissements en Ethiopie. Une partie de cet argent devrait permettre d’atténuer la pénurie de devises dont souffre ce pays d’Afrique de l’Est.
Ristel Tchounand
Les investisseurs émiratis seraient intéresses notamment par le secteur de l'immobilier en Ethiopie.

Les Emirats Arabes Unis (EAU) débloqueront prochainement une enveloppe de 3 milliards de dollars en faveur de l'Ethiopie, a révélé vendredi un porte-parole du gouvernement éthiopien à l'issue d'une rencontre entre le Premier ministre, Ahmed Abiy, et le prince héritier d'Abou Dabi, Mohammed Ben Zayed, rapporte Reuters.

En visite officielle à Addis Abeba, Mohammed Ben Zayed était accompagné d'une délégation composée notamment d'investisseurs intéressés par les domaines de l'immobilier et de la santé -en particulier la construction des hôpitaux. La rencontre a, à cet effet, débouché sur «la signature d'un certain nombre de mémorandums d'accord entre les Émirats Arabes Unis et l'Éthiopie visant à renforcer les partenariats bilatéraux», comme twitté par le prince héritier.

1 milliard de dollars en secours à la pénurie de devises

D'ores et déjà, 2 milliards seront investis dans des projets touristiques, d'énergies renouvelables et l'agriculture.

Par ailleurs, l'un des objectifs de cet appui financier est d'atténuer la grave pénurie de devises dont souffre l'Ethiopie. Pour ce faire, une enveloppe de 1 milliard de dollars sera directement déposée à la Banque centrale éthiopienne qui va, ensuite, les injecter dans le marché des devises.

En effet l'Ethiopie connait depuis plusieurs semaines une pénurie de devises qui affecte quelque peu l'élan économique voulu par les autorités pour le développement de ce pays d'Afrique de l'Est. La situation est telle que les transactions deviennent difficiles pour les petites entreprises qui ont souvent du mal à accéder aux liquidités étrangères. Et la récente sortie médiatique d'Ahmed Abiy -avertissant qu'il n'y aurait pas de solution rapide- n'a pas fait que cultiver l'inquiétude. Même si, selon un reportage de BBC, certains secteurs de l'économie bénéficieraient «d'un traitement préférentiel».

La semaine dernière, le Premier ministre avait annoncé l'ouverture du capital d'Ethiopian Airlines et d'Ethio Telecom aux investisseurs privés. L'objectif étant également, entre autres, de fournir l'économie locale en devises. A ce jour, les sud-africains MTN et Vodacom ont déjà manifesté leur intérêt pour la compagnie éthiopienne de télécommunications.

Dans un contexte de multiplication des projets d'investissements par le gouvernement éthiopien -notamment dans le domaine des infrastructures, le retour à la normale ne serait totalement envisageable à court terme, à moins qu'un grand nombre d'investisseurs internationaux de poids se décident à rapidement rejoindre les tours de tables des compagnies ouvertes à la privatisation. Du coup, des appuis financiers tels que celui des EAU actuellement tombent à pic.

Ristel Tchounand

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.