Produits agricoles : avec sa première bourse régionale, le Ghana se rêve en hub pour l’Afrique de l’Ouest

Les activités de la bourse ghanéenne des matières premières ont été lancées mardi dernier à Accra. Cette plateforme d’échanges à capitaux publics est la première du genre en Afrique de l’Ouest. Elle vise à garantir aux agriculteurs l’accès aux marchés, à assurer la stabilité des prix, et à améliorer la productivité du secteur agricole. Avec comme ambition pour les prochaines années, l’extension des activités de négoce à d’autres produits, notamment les métaux, les minerais et les hydrocarbures.
Le président ghanéen Nan Akufo-Addo, lors la cérémonie de la cloche annonçant le lancement de la bourse agricole du Ghana (GVX), le mardi 6 novembre 2018.
Le président ghanéen Nan Akufo-Addo, lors la cérémonie de la cloche annonçant le lancement de la bourse agricole du Ghana (GVX), le mardi 6 novembre 2018. (Crédits : DR)

Le président Nana Akufo-Addo a officiellement lancé, mardi 6 novembre à Accra, les activités de la Ghana Commodity Exchange (GCX), la première bourse agricole en Afrique de l'Ouest. Lors de l'inauguration de la GCX, le président Akufo-Addo a indiqué que cette plateforme de négoce de produits agricoles constituera l'un des principaux moteurs de la réalisation de la vision de son gouvernement, qui ambitionne de faire du pays, un hub agricole régional.

Selon le chef de l'Etat ghanéen, bien que les agriculteurs locaux ont la responsabilité de nourrir les 30 millions de personnes que compte le pays, leur travail ne leur garantit pas de revenus à la mesure des efforts qu'ils fournissent. Il a en ce sens énuméré certains problèmes auxquels ils sont confrontés notamment la volatilité des prix des produits de base, une connaissance limitée sur la valeur réelle de leurs produits, et pire encore, la plupart des transactions dans le secteur agricole se font de bouche à oreille ou par accords de négociation. «Le plus souvent, aucun accord contractuel formel n'est signé, ce qui entraîne des contentieux commerciaux qui handicapent la commercialisation des produits», a ajouté Akufo-Addo. C'est pour faire à tous ces défis, et à l'ensemble des contraintes qui plombent l'industrie agro-alimentaire, que le gouvernement a initié cette bourse, dont les activités se feront conformément aux standards internationaux.

«La Ghana Commodity Exchange, plateforme pour l'achat et la vente de produits listés, deviendra ainsi la première du genre en Afrique de l'Ouest et l'une des trois bourses agricoles à opérer sur le continent africain. Le gouvernement veillera à ce qu'elle remplisse son rôle et favorise une productivité élevée, la stabilité des prix, une augmentation des exportations et une réduction des importations de produits de base. La Bourse, à la lumière de la nouvelle zone de libre-échange régionale et continentale, peut positionner le Ghana comme la première plaque tournante du commerce mondial en Afrique de l'Ouest», a estimé le président ghanéen.

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Des produits agricoles aux matières premières

Les premiers échanges à la GCX ont commencé avec le maïs blanc et le maïs jaune. Dans un premier temps, il a été en effet décidé que le négoce porte sur ces produits de base, comme le maïs, le soja, les haricots secs, le mil, le sorgho et l'arachide. Selon les explications des responsables, d'autres produits seront ajoutés par la suite, dans un délai de 12 à 24 mois. Il s'agit notamment de la noix de cajou, du bois d'œuvre, le beurre de karité, et même le cacao. Selon le planning des activités de la bourse agricole, in fine, il serait possible de négocier également des métaux, des minéraux, du pétrole et du gaz.

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La GVX prévoit de commercialiser pour la première année entre 30 000 tonnes et 50 000 tonnes de produits. Pour ce faire, près d'un million d'agriculteurs ghanéens seront progressivement intégrés dans la bourse et dans le système de récépissés d'entrepôt au cours des 18 prochains mois. Les agriculteurs bénéficieront d'un accompagnement, et disposeront désormais d'un stockage sécurisé pour leurs récoltes, en plus de se former aux bonnes pratiques de gestion d'entreposage. Par ailleurs, ils pourront utiliser leurs produits comme garantie et ainsi, gérer les risques de crédit et de défaut de paiement des emprunteurs. La bourse mettra également à leurs dispositions, d'informations en temps réel sur les marchés et les prix, à travers leur téléphone ou via des messages.

Selon les explications de Kojo Oppong-Nkrumah, le ministre de l'Information, « les échanges via la bourse des produits de base offriront des avantages comme des poids et des catégories de produits standardisés, des paiements garantis rapides, l'accès à des acheteurs multiples et premium, des installations de stockage sécurisé et un accès aux services financiers et aux outils de gestion des risques tels que les assurances ».

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