Afrique du sud  : les banques se désolidarisent des ménages

Avec la crise galopante, les banques commerciales sud-africaines ont quasiment mis fin à leur arrangement accordé aux ménages. Les banques accordaient un crédit aux ménages pour leur permettre de rembourser leurs dettes qui sont consolidées en une nouvelle avec un taux d'intérêt plus faible et des délais de remboursement plus cléments.
(Crédits : Reuters)

La situation regrettable de l'économie pourtant très prometteuse de l'Afrique du sud a mille et une conséquences sur la population. Outre le fait de voir la croissance économique diminuée, les ménages de l'Etat arc-en-ciel doivent dorénavant faire face à la réticence des banques de prendre en charge leur dette. Il s'agissait d'un produit bancaire appelé prêts de consolidation. Le mécanisme permet au ménage, débiteur, de voir ses dettes remboursées par la banque, qui les consolide en une nouvelle dette mais avec un taux d'intérêt plus clément et plus faible avec un délai de remboursement plus longs et donc plus malléable. Ce produit permettait aux ménages de mieux vivre et de ne pas suffoquer de leurs dettes.

Rappelons que la nouvelle donne ne met pas fin au crédit de consolidation. Elle renforce le processus et durcit grandement les conditions d'accès. Le temps où il y avait le crédit facile en Afrique du sud est bien loin aujourd'hui. De source bancaire, on explique que les institutions financières souhaitent désormais minimiser le volume de leurs créances douteuses et réduire leur coût du risque.

Sur le terrain, les choses se compliquent pour les populations. A en croire le tout dernier rapport sur le marché du crédit en Afrique du sud, publié par le l'Agence nationale qui régule le secteur du crédit, les banques ont eu 9,5 millions de demandes de prêts entre juin et septembre 2016, un nombre qui a augmenté par rapport aux mois passés, à cause de la montée de la crise. Malheureusement, les banques ont rejeté 54,45% des demandes, là aussi une très nette augmentation par rapport à ce qui prévalait. Même African Bank qui était le plus grand promoteur du crédit de consolidation a dû céder avec la situation désastreuse qu'elle a connue. Depuis elle a connu une restructuration qui n'est pas à arranger les choses du côté des ménages.

 L'économie en chute libre complique la vie à Pretoria

L'économie du pays arc-en-ciel est en berne depuis quelques temps. Avec une croissance économique réelle de moins de 0,5% en 2016 contre 1,3% en 2015, le pays a perdu ses repères sur tous les plans. L'environnement économique est devenu très invivable pour les familles aux revenus modestes ou moyens. Ce qui a fait flamber les endettements auprès des banques.

Entre chômage et perte d'emploi, repli du pouvoir d'achat, une haute inflation et la dépréciation du rand (la monnaie sud-africaine), la population se retrouve en victime des tensions diverses qui enfoncent le pays. La chute des prix sur le marché mondial, les divers mouvements sociaux dans le pays et la gouvernance du Président Zuma ne sont pas à aider non plus. Le payement des remboursements de dettes devient quasi-impossible.

Mais l'espoir est encore loin. Standard & Poor's qui dégradait l'Afrique du sud il y a quelques jours, menaçait de revoir encore la note souveraine du pays si les institutions nationales s'affaiblissent à cause d'interférences politiques qui portent atteinte à la politique gouvernementale, lesquelles pourraient peser sur la confiance des investisseurs. Les experts de l'Agence estiment que la situation de tension sociopolitique pourrait conduire à une non-amélioration de la croissance du pays.

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