Standard & Poor's : l'Afrique du sud évite la dégradation de justesse

L'Afrique du sud a réussi à échapper à une dégradation de sa note par Standard & Poor's. Le bureau évaluateur aurait pu reléguer le pays dans la catégorie des économies spéculatives. Même si sa dette locale a été dégradée vers la catégorie ''BBB'', l'Afrique du sud tout en maintenant une perspective peu digne a pu garder son évaluation du risque du crédit souverain à ''BBB''. Mieux donc que le statut indésirable des ''investissements spéculatifs''.

Ce sera le plus beau cadeau de fin d'année à l'Afrique du sud. Le pays a encore un peu de temps pour revenir en forme. Alors qu'on s'attendait à une dégradation de la note souveraine du pays de Jacob Zuma, Standard & Poor's a décidé pour l'Afrique du sud de l'évaluation du risque du crédit souverain à ''BBB'' tout en maintenant une perspective négative à l'économie et en dégradant la dette locale vers la catégorie ''BBB''. De quoi rassurer les autorités sud-africaines qui craignaient une nouvelle dégradation devant avoir pour conséquence la fuite des investisseurs.

« Les coûts des emprunts de l'Afrique du sud seraient susceptibles de doubler, voire de tripler, en cas de dégradation de la note de sa dette souveraine par les agences de notations financières internationales », avait signifié le ministre adjoint des finances Jonas Mcebisi fin novembre dernier.

Cette ''nouvelle chance'' accordée au gouvernement de l'Afrique du sud, s'accorde avec les décisions prises par Fitch Ratings et Moody's. Il y a une semaine, les deux agences après évaluation, avaient décidé de provisoirement accorder le bénéfice du doute à l'Afrique du Sud et ont recommandé que les autorités lancent des réformes urgentes pour éviter de tomber carrément.

Les tensions politiques en ligne de mire

Chez Standard & Poor's, on justifie les nouvelles notations par la persistance très accrue des tensions politiques. Elles pourraient d'ailleurs engendrer une nouvelle dégradation dans les semaines à venir. « Nous pourrions baisser la note de l'Afrique du Sud si nous estimons que les institutions s'affaiblissent à cause d'interférences politiques qui portent atteinte à la politique gouvernementale (...) les tensions qui persistent (....) pourraient peser sur la confiance des investisseurs », a tempêté le top management de Standard & Poor's. Selon les experts, cette situation pourrait conduire à une non-amélioration de la croissance du pays.

Avec un taux de croissance autour de 5% entre 2004 et 2007, l'économie du pays arc-en-ciel est en berne depuis un certain temps, à cause de la chute des cours des matières premières, de la multiplication des mouvements sociaux dans des secteurs stratégiques comme les mines et l'industrie et surtout aussi la gouvernance de Jacob Zuma qui décourage plus d'un investisseur.

Le chef de l'Etat ploie sous le poids de plusieurs accusations de corruption réelle. Alors qu'il lui reste encore jusqu'en 2019 à faire au pouvoir, plusieurs parlementaires ont déjà réclamé sa destitution. Jacob Zuma est fortement contesté dans son propre parti et récemment trois de ses ministres ont réclamé sa démission. Des tensions qui ralentissent toute activité économique, qui font décroître la croissance économique réelle de 1,3% en 2015 à moins de 0,5% en 2016.

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