Tchad : la Banque mondiale débloque 41 millions de dollars pour renforcer l'agriculture

L'Etat tchadien vient de bénéficier d'un appui financier de 41 millions de dollars de l'Association internationale de développement, une branche de la Banque mondiale, a-t-on appris mardi à Ndjamena. Les fonds serviront à la promotion du recours à l'innovation technologique dans le secteur agricole afin d'accroître durablement la productivité mais aussi d'assurer la résilience face au changement climatique dans les zones ciblées.
(Crédits : Reuters)

Aujourd'hui plus que jamais, le Tchad a besoin d'augmenter sa productivité agricole. Alors que le secteur subit plusieurs facteurs dont l'insuffisance des moyens mais aussi les changements climatiques. La Banque mondiale (BM) a annoncé ce mardi avoir approuvé l'octroi à l'Association internationale de développement (IDA), une enveloppe de 41 millions de dollars en faveur du Tchad pour le renforcement de l'agriculture. Selon un communiqué de la représentation locale de la Banque, ce financement ira à la mise en œuvre du Projet de renforcement de la productivité agricole et de la résilience au climat (Propad).

Il s'agit d'une initiative qui vise avant tout, à améliorer l'accès aux technologies adaptées aux systèmes de production rurale et à accélérer leur adoption dans la zone agroécologique (ZAE) soudanaise (régions de Salamat, Moyen-Chari et Mandoul). Le Propad vise également à donner aux exploitants les moyens de prendre des décisions avisées et de pouvoir anticiper sur les phénomènes climatiques, permettant ainsi de renforcer la résilience aux aléas climatiques. «Alors que le Tchad possède une superficie agricole totale de plus de 49 millions d'hectares, seuls 6% sont actuellement cultivés. De même, seuls 9% des ressources disponibles en eau sont exploitées et moins de 1% des terres agricoles sont irriguées», a relevé Soukeyna Kane, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Tchad. «Alors que d'autres projets ciblent l'élevage dans la ZAE sahélienne, cet appui se concentrera sur la ZAE soudanaise qui offre une occasion unique de diversifier la production agricole et de développer des chaînes de valeur dynamiques et complémentaires pour les cultures et l'élevage», a-t-elle ajouté.

A en croire le communiqué de la BM, la mise en œuvre du Propad devrait particulièrement permettre d'augmenter la production des céréales pluviales (sorgho, millet, maïs, riz) et leurs cultures associées (arachide, niébé et sésame). Il vise également la diversification de l'élevage et la production laitière dans les zones périurbaines. Un programme de renforcement des capacités nationales en matière de recherches et de développement agronomiques et en services de conseils agricoles, est aussi prévu lors de la mise en œuvre du Propad.

360.000 bénéficiaires annoncés

Du côté de la Banque, on indique que le projet bénéficiera à 360.000 personnes. Il s'agit essentiellement des petits exploitants qui cultivent annuellement entre 1 et 5 hectares de terres. Ceux-ci verront leurs revenus s'accroître et pourront écouler une plus grande partie de leurs productions, alors que le Propad devait déjà permettre également d'améliorer leur sécurité alimentaire et la nutrition des ménages ruraux. «Le projet sera déployé dans des zones où vivent près de 1,5 million de personnes, soit plus de 11% de la population totale du pays. Les régions ciblées sont en outre caractérisées par des taux de pauvreté élevés de 70,9% dans le Mandoul, de 61,4% au Moyen-Chari et de 48,4% au Salamat. Dans ces communautés, le taux moyen de fécondité est estimé à environ 6,5 enfants par femme», a expliqué François Nankobogo, responsable des opérations de la BM pour le Tchad qui s'est voulu plus précis.

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