Agriculture : le Togo veut passer à la vitesse supérieure

Pour faire de l'agriculture un véritable moteur de croissance et un instrument efficace de lutte contre la pauvreté, le gouvernement togolais projette de créer 9 agropoles à travers le pays. Le projet est estimé à plusieurs milliards de francs CFA et prévoit le tout premier agropole à Kara, une ville située à 450 km de Lomé, au nord du pays.
(Crédits : Reuters)

Les autorités togolaises ont bien compris l'importance de l'agriculture dans le développement de l'économie du pays. Elles envisagent de lancer 9 agropoles à travers tout le pays. Il s'agit pour le Togo, d'assurer la création de richesses et d'emploi, la sécurité alimentaire et nutritionnelle, surtout pour les populations les plus vulnérables, etc.

« Si nous voulons garantir la sécurité alimentaire, améliorer davantage la nutrition, aussi bien pour les enfants que pour les autres cibles ; et si nous voulons créer de la richesse, il faudra que nous puissions apporter un certain nombre d'innovations dans le secteur de l'agriculture. Et c'est pour cette raison que, parallèlement au Projet national de promotion de l'entrepreneuriat rural (PNPER), le Togo est en train de travailler actuellement avec la BAD pour promouvoir les agropoles qui doivent nous permettre, avec l'appui du secteur privé, d'aller vers plus de transformation », annonçait le premier ministre togolais, Komi Sélom Klassou, alors qu'il recevait en février dernier une délégation du Fonds international de développement agricole (FIDA) conduite par Sylvie Marzin, conseillère principale à la division Afrique de l'ouest et du Centre.

Pour le responsable, la création des agropoles fait suite aux impacts positifs de la Stratégie de relance de la production agricole (SRPA 2008-2011) et du programme national d'investissement agricole et de sécurité alimentaire (PNIASA 2011-2016). Pour faire avancer le projet, en fin février, le Conseil des ministres a approuvé un décret institutionnalisant les agropoles, lequel fixe les textes relatifs à leur création, leur gestion, entre autres.

Dans les mêmes perspectives, une Agence de promotion et de développement des agropoles au Togo (APRODAT) sera créée dans le but d'inciter et de promouvoir « l'investissement, la transformation des exportations, la compétitivité, l'emploi, la croissance, et l'aménagement du territoire », indique le communiqué du Conseil.

La BAD à la rescousse

Le projet de mise sur pied des agropoles intéresse la Banque africaine de développement (BAD). A cet effet, une mission de l'institution composée des responsables de la Banque ouest africaine de développement (BOAD) et de la Fondation Saemaul Globalization de la République de Corée, a séjourné à Lomé du 26 mars dernier à ce mardi 10 avril, afin d'étudier les possibilités pour apporter un financement à ce projet.

« La mission a passé en revue tout ce qu'il fallait et noté avec satisfaction beaucoup d'avancées en terme d'engagement des populations rencontrées sur le terrain qui sont prêtes à aller de l'avant. Nous espérons que la suite des engagements seront tenus de part et d'autre, de manière à pouvoir aller au Conseil d'Administration de la banque fin juin 2018. Nos partenaires se sont également engagés à ce que le projet soit examiné dans le respect du programme des Conseils d'Administration respectifs au mois de juin 2018 », a précisé le 4 avril dernier, le chef de mission de la BAD, Mamadou Kane, au sortir d'une audience avec le premier ministre togolais.

Toujours dans le cadre de la mobilisation des bailleurs de fonds autour du projet, le ministère togolais de l'Agriculture a organisé en fin de semaine dernière, une session d'information destinée à inciter le secteur privé à se tourner vers les activités de transformation. Lors de cette séance, les émissaires de la BAD ont soulevé plusieurs points sous forme de recommandations portant sur le financement agricole par les banques et institutions spécialisées, la mise à disposition d'infrastructures de qualité susceptibles d'attirer les entreprises, les incitations fiscales et la distribution des produits transformés au Togo, etc.

64 milliards pour le premier agropole

Pour démarrer le projet en question, un premier agropole sera construit à Kara, une ville située au nord du pays, à 450 km de la capitale, Lomé. Estimé à 64 milliards de francs CFA, dont 6 milliards seront déboursés par l'Etat togolais lui-même, ce premier agropole constitue un « projet pilote » dont l'objectif est « d'opérationnaliser la stratégie de transformation structurelle de l'agriculture de la région, en vue d'une croissance inclusive visant la réduction de la pauvreté », a expliqué le chef du gouvernement togolais. Quant à la BAD, à la BOAD ou à la Fondation Seamaul Globalization, elles accompagnent le pays dans la mobilisation des ressources en vue de boucler le plan de financement nécessaire.

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