Faire du sport un moteur de l'infrastructure en Afrique

Toute initiative sportive, même des plus minimes, peut contribuer à développer l'infrastructure d'un village, d'une ville ou d'une région en Afrique.
(Crédits : DR.)

Nous le savons, le sport a toujours été une source de passion et d'inspiration pour les populations du village mondial. En Afrique, continent doté d'une population jeune et bouillonnante, cette passion est souvent vécue comme unique source d'émancipation, voire d'élévation sociale. Et si le sport constituait finalement une des solutions au défi du développement en Afrique ?

Pour les nombreux pays africains qui ambitionnent d'accueillir des compétitions internationales, permettant de générer des dividendes et d'attirer des investissements directs à l'étranger (IDE), le retard en matière d'infrastructures constitue trop souvent un handicap majeur. Nous nous souvenons tous de nombre de coupes d'Afrique des Nations retirées à certains pays quelques mois avant le début de la compétition, à cause de l'incomplétude et des carences dans la réalisation des infrastructures sportives. Ces pays pâtissent par la suite d'un sentiment de frustration au sein de leur population, d'autant plus que leur crédibilité est mise à mal sur la scène internationale.

Les grands événements sportifs comme les Jeux olympiques, les Coupes du monde de football ou les Jeux olympiques de la Jeunesse, qui se dérouleront au Sénégal début 2024, sont des moments forts de cohésion internationale et de liesses populaires attendus dans le monde entier. Pour un pays comme le Sénégal par exemple, et plus largement pour un continent comme l'Afrique, ces événements sportifs d'envergure contribuent à pérenniser de manière significative le développement des infrastructures en tous genres. Il faut en tirer avantage pour permettre à certains pays d'opérer un bond en avant, en faisant bénéficier à l'ensemble de leur territoire de routes, de réseaux d'assainissement, de voies ferrées, d'installations hôtelières, d'installations électriques, etc.

La construction d'infrastructures vitrines, comme les stades et les centres de formation ou d'entraînement exigés par l'organisation de telles manifestations sportives, doit être pensée de manière globale avec une projection sur le temps long. Sans la création d'écosystèmes d'infrastructures durables, ces installations seront au mieux démantelées, au pire abandonnées. Il est évident qu'à court terme, les investissements massifs dans ce type d'infrastructures auront un impact positif sur l'ensemble de l'économie locale en créant des emplois, en stimulant le tourisme, en améliorant les infrastructures de transport et de communication ainsi qu'en renforçant la compétitivité internationale du pays.

Intégrer la dimension sociale

Cependant, nous devons avoir à l'esprit que sur le continent africain, la plus-value de ces investissements croît progressivement. La construction d'un stade n'est peut-être pas essentielle à la vie d'un territoire, mais les infrastructures annexes qu'elle génère sont essentielles au développement de la zone en question. Par ailleurs, la création d'un centre de vie à proximité d'infrastructures sportives encourage les jeunes à fréquenter l'école, à se concentrer sur leurs études et à développer des compétences et cultiver l'esprit de l'intérêt général. La pratique du sport qui s'en retrouve facilitée et régulière a des effets directs : lutte contre les problèmes de santé, cohésion sociale, réduction de la pauvreté. Elle peut également contribuer à la création d'une culture sportive et à l'émergence de nouveaux talents dans le domaine du sport, ce qui pourra avoir des effets bénéfiques sur l'économie locale et nationale.

Bien au-delà, le rôle du sport en tant que locomotive de développement ne se limite pas à la temporalité des grands événements sportifs. Toute initiative sportive, même des plus minimes, peut contribuer à développer l'infrastructure d'un village, d'une ville ou d'une région en Afrique. Prenons l'exemple de la célèbre académie de football des Brasseries du Cameroun. Fondée en 1989 par les Brasseries du Cameroun, l'école est devenue incontournable dans le paysage footballistique du pays et forme de prestigieux footballeurs professionnels, modèles à suivre pour de nombreuses générations.

Actuellement, pour des raisons de financement et de mise en œuvre, ces projets n'attirent pas l'attention des bailleurs internationaux. Il est temps de reconsidérer les projets de ce type comme projets à impact.

PDG Gregori International

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