Intervenant à l'occasion de la Conférence annuelle Asie-Pacifique sur le pétrole (APPEC) ce lundi, Chen Bo, le président de l'Unipec, du nom du plus grand raffineur d'Asie, China International United Petroleum & Chemicals Co., Ltd. (SINOPEC), a déclaré que l'amélioration de l'efficacité énergétique et les changements technologiques, y compris la hausse des énergies renouvelables, devraient entraîner un ralentissement de la croissance de la demande mondiale dans les années à venir avant de culminer en 2035.
Cet état de chose, a expliqué le responsable, ralentira la croissance de la capacité mondiale de raffinage du pétrole, qui devrait atteindre 5,6 milliards de tonnes par an en 2035. « Nous pensons que 2018-2035 sera le dernier cycle d'expansion mondiale des capacités de raffinage. Après 2035, il est difficile de voir des projets de raffinage à grande échelle dans la construction, à l'exception de quelques petits projets de mise à niveau et de projets pétrochimiques », a déclaré Chen Bo.
Alors qu'on annonce que la demande mondiale de pétrole pourrait atteindre un sommet de 104,4 millions de barils par jour à l'horizon 2030, contre un peu moins de 100 millions de barils par jour actuellement, Chen a fait remarquer que le passage à des carburants plus propres stimulera également la demande mondiale de gaz naturel liquéfié (GNL), en particulier dans la région Asie-Pacifique, après 2025.
Diversification par rapport aux bruts africains et du Moyen-Orient
Dans son intervention, Chen Bo a également évoqué la question de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, qui n'est pas sans impact sur les pays africains et du Moyen-Orient. Selon lui, l'offre de brut des États-Unis était une nouvelle source importante pour les raffineurs chinois. Cette offre permettait une diversification par rapport aux bruts africains et du Moyen-Orient, a-t-il expliqué. Les tensions commerciales entre les deux pays dureraient « pour le moment et à l'avenir, nous serons actifs dans ce domaine », a ajouté Chen Bo.
La Chine aujourd'hui plus gros importateur d'énergie, a importé des USA au premier semestre de 2018, près de 300.000 barils de pétrole brut par jour et 56 cargaisons de GNL jusqu'en juillet, soit près de 10% des exportations totales de GNL, selon les données officielles. Mais aujourd'hui, malgré les efforts, la plupart des acheteurs chinois restent à l'écart du pétrole américain, car la guerre commerciale ne montre aucun signe de ralentissement. L'Unipec quant à elle, a recommencé ce mois-ci, à charger le brut américain après une interruption de deux mois.
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