Côte d'Ivoire  : revue à la baisse des dépenses publiques de 10%

Les autorités ivoiriennes viennent d'annoncer une réduction des dépenses budgétaires au titre de l'exercice 2017 de 10%. Envisagée au début du mois d'avril à l'occasion d'une mission d'une délégation du Fonds monétaire international, cette décision est justifiée par le recul des prix du cacao sur le marché mondial.
« À l'exclusion des salaires, nous avons été obligés de réduire les dépenses de 10%. Tous les ministères vous diront que leurs budgets ont été réduits de 5 à 10% », a confié le Président Alassane Dramane Ouattara

La Côte d'Ivoire, à l'instar de beaucoup d'autres pays, subit de plein fouet la crise des prix des matières premières sur le marché mondial. Ainsi, en raison de la chute des prix mondiaux du cacao, le pays vient de revoir à la baisse ses dépenses budgétaires sur l'année en cours de 10%. Initialement prévues à 320 milliards de francs CFA, les dépenses d'investissement ne sont désormais qu'à 200 milliards de francs CFA.

« À l'exclusion des salaires, nous avons été obligés de réduire les dépenses de 10%. Tous les ministères vous diront que leurs budgets ont été réduits de 5 à 10% », a confié le président de la République de Côte d'Ivoire, Alassane Dramane Ouattara.

Le premier exportateur mondial de cacao subit une grande pression budgétaire due à la chute des prix du cacao et aux concessions financières imprévues dans le budget 2017 de l'Etat, accordées aux fonctionnaires revendicateurs et les paiements versés aux soldats mutins de février 2017. Le cacao est une importante source de recettes du pays, représentant 20% des exportations globales de la Côte d'Ivoire. La crise profonde des prix du cacao sur le plan international (jusqu'à 30%), depuis la fin d'année 2016 a eu des effets néfastes sur l'économie ivoirienne et a plongé le pays dans une crise. Elle a eu notamment un impact significatif sur le budget du pays dont le cacao grâce aux revenus fiscaux inhérents à son exportation, finance une partie.

Selon le Fonds monétaire international (FMI), une hausse de 1% dans les recettes d'exportation du cacao pourrait avoir un impact de 0,63 % sur les dépenses d'investissement du pays. Un appui de l'institution financière internationale est attendu dans les jours à venir pour tenter de remédier à la situation.

Le FMI à la rescousse

Malgré la réduction à laquelle la Côte d'Ivoire a été obligée, les effets ne devraient pas être trop ressentis. Le pays s'attend à une augmentation de l'appui du FMI élevé à 659 millions de dollars sur trois ans, soit 75% de sa quote-part. Il s'agit d'un versement provenant de deux accords triennaux au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) et du Mécanisme élargi de crédit (MEC) en faveur d'Abidjan, conclus par le conseil d'administration du FMI en faveur de la Côte d'Ivoire pour appuyer son programme de réformes économiques et financières entamée depuis 2011.

« La Côte d'Ivoire doit garder le FMI à bord à un moment où les mutineries de l'armée ont exercé une pression sur le budget », a expliqué Charles Robertson, économiste en chef pour Renaissance Capital. Selon lui, les avantages de l'investissement prennent souvent du temps le budget est aujourd'hui sous pression.

Outre ces fonds du FMI, les autorités ivoiriennes comptent se tourner vers les marchés obligataires internationaux. Ainsi le gouvernement projette une mission sur les différents marchés internationaux de la dette.

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Commentaire 1
à écrit le 22/04/2017 à 22:19
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ERRATUM: Outre ces fonds du FMI, les autorités ivoiriennes comptent se tourner vers les marchés obligataires internationaux. Ainsi le gouvernement projette une ÉMISSION (et non une mission) sur les différents marchés internationaux de la dette.

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