Dette : les appels à alléger les pays africains commencent à porter leurs fruits

Depuis le début de la crise, plusieurs voix ont réclamé un allègement de la dette des pays africains, pour leur permettre de maximiser leurs ressources financières afin de riposter efficacement contre la pandémie du coronavirus. Le FMI vient de faire le geste pour 19 pays. La Chine quant à elle se dit « ouverte » à étudier la question avec la communauté internationale. En France, Emmanuel Macron soutien l’annulation.
Ristel Tchounand
Monrovia, capitale du Liberia.
Monrovia, capitale du Liberia. (Crédits : DR)

Dix-neuf pays africains sur 25 à travers le monde bénéficieront « dans l'immédiat » d'un allègement de leur dette auprès du Fonds monétaire international (FMI). Ils recevront - dans le cadre de son Fonds de réserve et de secours en cas de catastrophe (CCRT)- des subventions pendant six mois pour couvrir leurs obligations au titre du service de la dette envers le FMI, a-t-il annoncé. Ce sont : le Bénin, du Burkina Faso, des Comores, de la Gambie, de la Guinée, la Guinée-Bissau, le Libéria, Madagascar, le Mali, le Mozambique, le Niger, la République centrafricaine (RCA), la République démocratique du Congo (RDC), le Rwanda, Sao-Tomé et Principe, la Sierra Leone et le Togo. Selon les précisions de l'institution de Bretton Woods, il s'agit d'une « première vague ».

« Cela [...] leur permettra de canaliser davantage de leurs ressources financières vers des secours médicaux et autres secours vitaux ». Kristalina Georgieva, DG du FMI

Le CCRT, indique le Fonds, est actuellement doté de près de 500 millions de dollars. Une première tranche de 250 millions sera déployée pour les 25 pays présentement sélectionnés. La Grande-Bretagne a contribué à hauteur de 185 millions, le Japon a apporté 100 millions, tandis que les apports d'autres pays donateurs comme la Chine ne sont pas précisés. Mais alors que le FMI veut porter ce fonds à 1,4 milliard de dollars pour alléger la dette de plus de pays, l'institution financière international entend « faire pression » sur les donateurs pour atteindre cet objectif et envisage en parallèle la vente d'une part de ses réserves d'or.

Lire aussi : Mays Mouissi : « Certains pays africains s'en sortiront mieux que d'autres face au COVID-19 »

Macron pour une « annulation »

Dès les débuts de la crise sanitaire en Afrique, les craintes fusaient autour de la capacité financière des pays à faire face à l'exacerbation de la pandémie. A l'issue de la rencontre du G20, Kristina Georgieva signait une déclaration conjointe avec David Malpass, président de la Banque mondiale, réclamant une suspension de la dette des pays en développement. Certaines voix ont même réclamé une annulation pure et simple.

En France, Emmanuel Macron abonde dans le même sens. Lors de son adresse à la nation lundi soir, le président français a estimé qu'il était nécessaire de faciliter la tâche aux  « Africains [...] sur le plan économique en annulant massivement leurs dettes ».

La Chine ouverte aux négociations

Dans son dernier rapport prospectif, la Banque mondiale prédit une récession inédite en 25 ans en Afrique subsaharienne , avec une croissance du PIB régional qui s'établirait entre -2,3% et , estimant que l'appui financier de la communauté internationale et un geste sur la dette faciliteraient la tâche aux pays de la région.

Lire aussi : Coronavirus : l'Afrique subsaharienne exposée à une première récession en 25 ans

Gros bailleur du Continent, indexé à plusieurs reprises, la Chine dit, lundi, être ouverte aux négociations. La Chine qui, rappelons-le, est au cœur d'une vive polémique sur laquelle se sont prononcées les institutions dont l'Union africaine, après le mauvais traitement infligé aux ressortissants africains à Guangzhou.

Ristel Tchounand

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