Le Togolais Philippe Tchodie devient président du Forum sur l’administration fiscale africaine (ATAF)

Philippe Tchodie est le premier francophone président du Forum sur l’administration fiscale africaine (ATAF), depuis la création de cette institution panafricaine en 2009.
Ristel Tchounand
Le Togolais Philippe Tchodie devient le premier francophone président de l'ATAF.
Le Togolais Philippe Tchodie devient le premier francophone président de l'ATAF. (Crédits : DR)

La sixième Assemblée générale du Forum sur l'administration fiscale africaine (ATAF) qui s'est tenue virtuellement le 4 novembre a donné lieu à l'élection du nouveau président, le Togolais Philippe Tchodie, annonce l'institution dans un communiqué. Succédant au Nigérian Tunde Fowler, il devient ainsi le premier francophone à présider cette organisation panafricaine créée en 2009 à Kampala (Ouganda), basée à Pretoria en Afrique du Sud et dont 39 pays d'Afrique sont membres, parmi lesquels 14 pays francophones.

Philippe Tchodie est le Commissaire Général de l'Office togolais des recettes (OTR). Economiste, il a notamment collaboré, tout au long de sa carrière, avec diverses institutions dont la Banque africaine de développement (BAD).

Pour une montée de l'ATAF dans les pays francophones

Elu pour deux ans renouvelable sans limitation, Tchodie présidera le nouveau Conseil de l'ATAF avec en vice-présidence l'Afrique du Sud et comme membres le Burundi, le Kenya, le Maroc, le Mozambique, le Rwanda, la Gambie, l'Ouganda et la Zambie. Ce Conseil est chargé de fournir une orientation stratégique et accompagner la réalisation de la vision et des objectifs de l'organisation. En outre, le nouveau président travaillera aux côtés du Sud-africain Logan Wort, reconduit Secrétaire Exécutif pour les quatre prochaines années.

Selon l'ATAF, Philippe Tchodie « s'est engagé à saisir l'occasion de la présidence togolaise pour développer davantage l'ATAF dans les pays francophones, poursuivre les réformes au sein du Secrétariat afin d'assurer une plus grande représentation régionale et consolider les progrès réalisés jusqu'à présent en matière de viabilité financière de l'organisation ».

Les challenges de cette période de crise

De manière générale, les fiscalistes africains considèrent que l'amélioration des stratégies des administrations à travers le continent devient incontournable, au moment où les 54 économies africaines poursuivent ou cherchent les pistes de leur transformation, à l'aune notamment de l'Agenda 2063 de l'Union africaine (UA). De plus, la pandémie de Covid-19, qui devrait plonger le continent dans sa première récession depuis 25 ans, crée un énorme trou financier pour les Etats dont les revenus dépendent généralement jusqu'à 90% des recettes fiscales. Selon un rapport de l'ATAF, l'Afrique devrait perdre environ 3,99 milliards de dollars en recettes fiscales en 2020. Outre la réorientation stratégique, le Forum conseillait aux administrations fiscales de miser davantage sur la digitalisation. « Nous devons être innovants et agiles dans la façon dont nous gérons les défis présentés par la pandémie », déclarait Logan Wort dans une interview avec La Tribune Afrique.

Ainsi, l'une des missions phares de Philippe Tchodie, dans le contexte actuel de relance économique, sera certainement de pousser davantage les administrations fiscales africaines, à numériser à une plus grande échelle leurs opérations. Sans parler, entre autres, de la méticuleuse question du renforcement du système fiscal africain face à l'optimisation fiscale des multinationales.

Ristel Tchounand

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