Egypte : un bond de géant dans la production gazière

La découverte en 2015 du méga-gisement de gaz naturel offshore Zohr par l'italien Eni a donné un coup d'accélération aux ambitions égyptiennes en matière de production énergétique. En attendant une pleine exploitation de ses propres gisements gaziers, le pays nord-africain revoit son accord avec Tel-Aviv pour importer davantage de gaz israélien et se positionner en une puissante exportatrice gazière de la région Méditerranéenne.
(Crédits : DR.)

L'Egypte qui a connu une hausse de 110% de ses réserves gazières en une décennie se positionne comme une plaque tournante du commerce de gaz de la région Méditerranéenne. En attendant d'assurer son approvisionnement en gaz naturel grâce à ses gisements dont les volumes de productions sont appelés à croître, le pays va importer du gaz en provenance d'Israël. D'après une information relayée par reuters la semaine dernière, les deux pays prévoient ainsi de modifier l'accord historique d'exportation de gaz naturel Israélien vers l'Egypte signé le 19 février 2018. Depuis un an, l'Egypte est autosuffisante en gaz grâce à la hausse progressive de sa production gazière soutenue par les chiffres de l'exploitation des réserves de Zohr. Mais par les importations, le pays tente de développer une industrie locale du gaz à réexporter vers les marchés demandeurs de la région. L'accord initial de l'année dernière stipule qu'Israël fournira environ 64 milliards de mètres cubes de gaz à l'Egypte, en provenance de ses champs gaziers de Tamar et Leviathan sur une période de 10 ans pour un montant de 15 milliards de dollars. Le nouvel accord dont les termes n'ont pas été officiellement divulgués permettra à l'Etat hébreu d'exporter au total 85,3 milliards de mètres cubes de gaz sur 15 ans, équivalant à 19,5 milliards de dollars à partir de janvier 2020.

Zohr le méga-gisement qui change la donne

Les volumes importés vont s'ajouter à la production égyptienne de gaz naturel qui a augmenté à 6,6 milliards de pieds cubes par jour dans le sillage de la hausse de la production au niveau de son champ gazier de Zohr, a annoncé en septembre 2018 le ministre égyptien du pétrole et des ressources minérales, Tariq al-Mulla. Après une série de découvertes majeures au cours de ces dernières années dont Zohr qui contient environ 30 trillions de mètres cubes de gaz, l'Egypte veut se positionner comme une plaque tournante régionale pour le commerce du gaz naturel liquéfié (GNL). Qualifié de « champ de gaz super-géant », Zohr se situe en Méditerranée dans les eaux territoriales Egyptienne. « Il s'agit de la plus grande découverte de gaz jamais faite en Égypte et en mer Méditerranée ; elle pourrait devenir l'une des plus grandes réserves de gaz naturel au monde », selon le pétrolier Eni.

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Le pays a en parallèle accéléré sa stratégie pour couvrir sa demande interne. Selon les chiffres officiels du ministère du pétrole, la demande du marché local pour tous les produits combustibles connait une hausse de 8% à 10%, chaque année. Pour répondre à la demande, l'Egypte a commencé en avril 2015 l'acheminement du gaz au niveau local fournissant au réseau national 850 millions de mètres cubes sur la période. Le gouvernement égyptien a également décidé en 2017 d'investir 26 milliards de dollars dans le gaz et le raffinage de pétrole. Un investissement axé sur le développement de 12 projets gaziers et pétroliers avec l'objectif d'atteindre l'autosuffisance en gaz dès 2020.

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