Les prix élevés de la tech, un frein à la digitalisation poussée des entreprises en Afrique

Alors que les avantages des technologies de dernière génération pour les entreprises ne sont plus à démontrer, celles implantées en Afrique restent confrontées à des défis vers l’adoption de ces outils pour leur développement. L’un d’eux : le coût des solutions numériques, plus onéreux qu’ailleurs dans le monde, selon une nouvelle étude de l’IFC. Une problématique qui peut, pourtant, être résolue au sein de l’écosystème du secteur privé.
Ristel Tchounand
(Crédits : MED INNOVANT AFRICA)

« Les équipements et logiciels numériques coûtent plus cher, en dollars américains, en Afrique que dans d'autres régions, ce qui dissuade les entreprises de les adopter », constatent les experts de la Société financière internationale (IFC) - le bras de la Banque mondiale dédié au secteur privé - dans un nouveau rapport intitulé « Opportunités du numérique dans les entreprises africaines ». Selon l'enquête en effet, les machines et équipements numériques coutent 35% plus chers en Afrique subsaharienne qu'aux Etats-Unis. Si l'écart est moins virulent en Afrique du Nord, il reste tout de même considérable. Ainsi, les entreprises doivent débourser 13% de plus que des entités aux Etats-Unis afin de se procurer du matériel numérique. De même, l'importation de biens numériques est tout aussi onéreuse, en raison des droits de douane élevés.

Le Moyen-Orient est la région la mieux lotie car les produits numériques y coûtent 2% moins chers qu'aux Etats-Unis, selon le rapport. L'Europe et l'Asie centrale se classent deuxièmes avec des prix 5% plus élevés qu'au pays de l'Oncle Sam.

Dans un monde digitalisé, les avantages de la technologie pour les entreprises - tant en termes de transformation digitale que de numérisation poussée - ne sont plus à démontrer, tellement études et analyses ont approfondi le sujet. Dans un document publie en 2023, le cabinet PwC rapportait que dans un pays comme le Maroc par exemple, les patrons d'entreprises étaient prêts à relever divers défis afin de développer leur compétitivité dans un contexte d'accentuation des disruptions technologiques marquées par l'avènement de l'intelligence artificielle (IA), le métavers et la blockchain.

Outre la cherté des produits numériques, l'étude souligne que les entreprises africaines sont également confrontées aux coûts de l'infrastructure numérique souvent insuffisante dans plusieurs pays et celui des talents hautement qualifiés, plus élevés en Afrique que dans d'autres régions du monde. L'électricité aussi n'est pas en reste, sur un continent où l'accès permanent à l'énergie électrique est un véritable défi, et ce, dans de nombreux pays.

Obstacle pour les uns, opportunité pour les autres

Si les prix de la tech sur le continent représentent un frein à la numérisation dernière génération de nombreuses entreprises, les experts de l'IFC y voient toutefois une opportunité pour les prestataires de services numériques et le secteur financier. « Les fournisseurs de technologies numériques, en particulier les startups, peuvent concevoir de nouvelles applications et plateformes numériques offrant des solutions abordables et conviviales pour exécuter des fonctions opérationnelles spécifique, expliquent-ils  Les prestataires du secteur financier peuvent élargir leurs marchés pour financer ces nouvelles solutions numériques, ainsi que financer des technologies numériques qui exploitent les informations sur les entreprises ».

Pour l'IFC, la multiplication des câbles sous-marins à travers le continent aura un impact positif sur les prix de la connectivité, à condition que les gouvernements rendent la règlementation avantageuse pour les investissements dans ce domaine.

Ristel Tchounand

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