Mines : le milliardaire Naguib Sawiris veut (enfin) investir en Egypte

Après avoir conséquemment investi dans le minier aurifère australien Evolution Mining et le spécialiste du développement des mines d’or en Afrique de l’Ouest Endeavour Mining, le magnat égyptien Naguib Sawiris, septième fortune du Continent, s'intéresse plus que jamais au secteur minier de son pays. La nouvelle loi sur le secteur, dont les détails sont attendus, sera cependant déterminante dans la décision de Sawiris.
Ristel Tchounand
Naguib Sawiris veut miser une part de sa fortune dans les mines d'or et de cuivre de son pays, l'Egypte.
Naguib Sawiris veut miser une part de sa fortune dans les mines d'or et de cuivre de son pays, l'Egypte. (Crédits : DR)

«Nous attendons les détails de la loi. Ils [les membres du gouvernement, NDLR] édictent une loi et le diable se cache dans les détails, dit-on. Une fois cela fait, nous avons l'intention d'explorer l'or et le cuivre», a révélé Naguib Sawiris à Reuters en début de semaine.

L'Egypte devrait bientôt publier au bulletin officiel les détails de la nouvelle loi régissant le secteur minier, avec vocation à drainer de nouveaux investissements. Objectif : 700 millions de dollars d'ici 2030. La mouture est très attendue par les milieux d'affaires. D'ailleurs, le groupe canadien Aton Resources -très investi sur le marché local de l'exploration- informe régulièrement et publiquement ses actionnaires sur l'état d'avancement du processus de mise en œuvre de la nouvelle loi.

Pour Naguib Sawiris, il ne semble presque pas normal que celui qui a conséquemment investi dans le minier aurifère australien Evolution Mining et le spécialiste du développement des mines d'or en Afrique de l'Ouest Endeavour Mining, -outre son groupe de télécoms Orascom et ses divers intérêts à travers le monde- n'en fasse pas de même dans le secteur minier de son propre pays.

«Nous cherchons à investir dans le secteur minier en Égypte parce que nous investissons dans le secteur minier dans le monde entier. Ils [les dirigeants égyptiens, NDLR] sont en train de modifier la loi sur les mines ici et nous espérons être parmi les investisseurs», a déclaré Naguib Sawiris.

Il a personnellement confirmé son intérêt en retweetant la publication du media canadien Financial Post.

En Egypte, le secteur des mines représente un fort potentiel pour l'économie nationale en raison de la richesse du sous-sol. De la tantalite (quatrième réserve mondiale avec 48 millions de tonnes) aux phosphates, en passant par l'or, le zinc, le fer, l'amiante, le plomb, l'étain,... l'Egypte dispose d'un large éventail de ressources relativement plus ou moins importantes. Avec sa nouvelle stratégie et en cas d'engouement des investisseurs, l'Etat vise une augmentation de la contribution du secteur au PIB à 2% contre 0,5% actuellement.

Une question de coût/rentabilité

Si les détails de la nouvelle loi répondent favorablement aux conditions qu'attend Naguib Sawiris pour investir, le tycoon égyptien qui faisait l'actualité au printemps 2018 pour avoir transformé 50% de sa fortune en or- étendrait davantage son influence dans ce secteur clé de l'économie et du business à l'échelle mondiale.

«J'ai investi dans des compagnies minières aurifères parce que le coût par once est réduit de 30% à 40% lorsque vous vous payez par rapport au prix international. Deuxièmement, j'ai remarqué que les sociétés minières par exemple n'ont pas d'hommes d'affaires dans leurs conseils d'administration. Elles ont généralement des miniers, des géologues ou des banquiers, mais pas d'hommes d'affaires. Pourtant lorsque les conseils d'administration de groupes miniers accueillent des hommes d'affaires, les compagnies commencent à vraiment résonner business», expliquait-il dans une interview télévisée sur Fox Business.

Son entrée dans l'exploration d'or et de cuivre en Egypte étendrait également son empreinte sur le Continent, car une entreprise minière soutenue par un financement conséquent a vocation à s'étendre ailleurs sur ce Continent riche en ressources. De plus, Naguib Sawiris démontre actuellement sa volonté de prendre activement part au boom du Continent. En janvier dernier, il avait obtenu un prêt de 170 millions de dollars de la Banque africaine d'Import-Export (Afreximbank) pour davantage déployer Orascom.

Ristel Tchounand

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