Blé : la Russie damera-t-elle le pion à la France sur le marché algérien ?

Un premier lot de blé russe pour l'essai sera envoyé durant le premier trimestre de 2019 en Algérie. L'information a été apportée par le patron du Rosselkhoznadzor, la direction de surveillance vétérinaire et phytosanitaire du ministère russe de l'Agriculture, Sergueï Dankvert, cité par l'Agence de presse russe Sputnik. Si la Russie a déjà exporté des lots de la céréale, la France reste de loin le premier fournisseur de cette denrée vers le pays nord-africain.
(Crédits : Reuters)

Selon le chef du Rosselkhoznadzor, la direction de surveillance vétérinaire et phytosanitaire du ministère russe de l'agriculture, Sergueï Dankvert cité par l'Agence Sputnik, un premier lot du blé russe sera envoyé pour essai en Algérie durant le premier trimestre de l'année 2019, en vue d'une éventuelle montée en puissance des exportations de la céréale. « En Algérie, des limitations sur les grains punaisés des céréales sont en vigueur. On discute actuellement de l'envoi d'un lot d'essai légèrement punaisé, ils pourront vérifier que cela n'influencera pas les caractéristiques des céréales », a indiqué le responsable russe à la presse avant de préciser que avoir conclu « un accord, le lot est prêt. Il s'agit de deux containers de 40 tonnes de céréales au total ».

Cette annonce de Sergueï Dankvert vient confirmer une information qu'il avait déjà donnée fin septembre dernier. « L'Algérie est extrêmement intéressée par l'importation du blé russe et envisagera cette possibilité après avoir analysé les informations reçues lors de l'inspection. La décision de la partie algérienne sera également basée sur les résultats de l'inspection du lot de blé d'essai qui sera envoyé à l'Algérie dans un avenir proche », avait délivré le chef du Rosselkhoznadzor dans un communiqué provoquant une réaction du côté français.

Concurrence rude

En effet, la France est premier fournisseur de blé de l'Algérie avec une valeur s'approchant du milliard de dollars selon les données de 2016, suivie du Canada (354.5 millions de dollars) et l'Allemagne (24 millions de dollars). Quant à la Russie, elle a réalisé une première livraison en 2017 sur le marché algérien, d'une de 5 millions de dollars. Ainsi le blé russe a commencé à gagner du terrain, menaçant la position de la France sur ce marché qu'elle domine jusque là. « L'Algérie, qui a déjà importé du blé russe en 2017, envisage de s'approvisionner totalement en Russie. Un accord ad hoc devrait être signé si les tests sanitaires en cours sont concluants », souligne l'Agence de presse Sputnik.

La presse locale algérienne rapporte de son côté qu'une délégation française atterrira dans les jours à venir pour tenter de convaincre les responsables de l'office Algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) de maintenir leur confiance dans le blé français. En attendant, la même source indique que les marchands français ont augmenté les expéditions de leur blé tendre vers l'Algérie qui ont connu une augmentation de 72 % ces quatre derniers mois par rapport à l'année dernière. Cette concurrence est tout à l'avantage de l'Algérie qui pourrait en profiter pour avoir une meilleure offre de qualité, tout en disposant de plusieurs sources d'approvisionnement avec des capacités de production et de livraison suffisantes.

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