Togo : médecins, enseignants, étudiants... la grogne sociale se généralise

Le gouvernement togolais fait face depuis le début de cette semaine, à une grogne sociale dans plusieurs secteurs. Après les étudiants qui ont mené des manifestations, le corps médical est entré dans la danse ce mercredi matin. De leur côté, les syndicats des enseignants ont appelé à un mouvement de grève de 72h.
(Crédits : Reuters)

Cette semaine au Togo est décidément celle des manifestations des divers corps sociaux qui revendiquent de meilleures conditions de vie et de travail. Ce matin du mercredi 31 janvier 2018, le corps médical togolais est entré en grève pour 48 heures suivant l'appel du Syndicat national des praticiens hospitaliers du Togo (SYNPHOT).

Les grévistes dénoncent de mauvaises conditions de travail et exige notamment l'équipement des hôpitaux publics et le recrutement du personnel soignant.

« Le secteur de la santé est sinistré et nous sommes complètement débordés. Le matériel n'existe pas et nous manquons cruellement de personnel », a déploré le Dr Gilbert Tsolenyanou, porte-parole du Synphot. « Au Centre hospitalier universitaire Sylvanus Olympio de Lomé, le plus grand hôpital du pays, le scanner ne fonctionne pratiquement pas. Les patients sont dirigés vers les centres de santé privés. Il est impossible de faire un bilan sanguin élémentaire en urgence », a-t-il poursuivi.

Ce n'est pas la première fois que le corps médical monte au créneau au Togo. Avec plus de 10.000 agents dont plus de la moitié sont des contractuels, le secteur de la santé a toujours présenté des doléances par rapport aux conditions de travail et a souvent mis la pression à travers des sit-in comme lors du 3 janvier dernier, sans résultats.

Les étudiants, les enseignants et les politiques

Les patriciens hospitaliers ne sont que les derniers à entrer en grève cette semaine. 24 heures avant eux, le secteur de l'éducation était une fois de plus paralysé par une grève des enseignants. Les enseignants des écoles primaires et secondaires du secteur public ont en effet déclenché une grève de 72 heures pour réclamer un meilleur traitement et de meilleures conditions de travail.

Des préoccupations qu'on avait cru réglées avec les multiples consultations initiées par le gouvernement. Si rien n'est fait, les syndicats promettent de reproduire le même scénario la semaine prochaine. Mais ces derniers jours, c'est surtout dans les universités que la tension est palpable.

La semaine dernière, des manifestations des étudiants ont donné lieu à des échauffourées avec les forces de sécurité sur le campus à Lomé. Si les associations estudiantines reconnaissent des efforts du gouvernement notamment, avec la rénovation du restaurant universitaire, la réfection des routes, l'achat de nouveaux livres pour la bibliothèque ou un meilleur accès au Wifi, elles dénoncent un manque de volonté des dirigeants sur les problèmes de fond.

Elles demandent une augmentation des allocations de secours de 12.000 à 25.000 Francs CFA par mois et des bourses de 17.000 à 45.000 Francs CFA par mois, une réduction des frais d'inscription en master et doctorat pour la faculté de médecine par exemple, et dénoncent l'insuffisance des places dans les amphis pour les étudiants, l'inexistence des laboratoires etc.

Semaine décidément très chargée pour le gouvernement togolais. En dehors de la grogne sociale, la coalition des 14 partis l'opposition a aussi appelé ses militants à sortir dans les rues du 31 janvier au 2 février 2018.

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