Les entreprises et les particuliers au Sénégal doivent davantage recourir aux services bancaires en ligne depuis ce mercredi 29 avril, en raison des multiples appels à manifestation dans le sillage du procès de l'opposant Ousmane Sonko ce jeudi 30 mars. Société Générale et plusieurs autres banques ont annoncé chacune, dans une note à la clientèle, la fermeture de leurs agences dès 13h mercredi, jeudi et lundi 3 avril, pour s'aligner au calendrier des manifestations prévues par Yewwi Askan Wi, la principale coalition de l'opposition créée en 2021 par Sonko. « Les agences ouvriront aux heures habituelles le Mercredi 5 avril 2023 », indique spécifiquement SocGen dans sa note, en raison du férié observé mardi.

Les banques réagissent ainsi à une suggestion de l'Association professionnelle des banques et établissements financiers du Sénégal (APBEFS) qui leur a vivement recommandé d'assurer la sécurité de leurs collaborateurs et la communication avec leur clientèle. Si vendredi sera une journée de travail normale pour les agences bancaires, certains établissements en revanche envisagent d'être entièrement opérationnels lundi. C'est le cas notamment de la Banque islamique du Sénégal (BIS).

Les poursuites contre Ousmane Sonko secouent le pays depuis plusieurs mois, suscitant de nombreuses revendications de la part des partisans de l'opposition. Le leader du PASTEF est accusé de diffamation par l'ex-ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang pour l'avoir accusé de détournement de deniers publics. A l'issue du procès de jeudi en l'absence de Sonko, ce leader de l'opposition a été condamné à deux mois de prison avec sursis. De quoi raviver les tensions, alors qu'un des avocats Juan Branco a été refoulé à son arrivée à l'aéroport de Dakar, dans la nuit de mercredi à jeudi. Ceci d'autant que plane encore l'incertitude quant à un éventuel troisième mandat du président Macky Sall aux présidentielles de février 2024. Lui, qui a récemment déclaré que la constitution ne l'y interdit pas.

Mercredi, des heurts ont éclaté entre étudiants de l'Université Cheick Anta Diop (UCAD) et forces de l'ordre, impliquant des jets de pierres et gaz lacrymogènes. Lors de tensions sociales de ce type, outre les vies humaines, les agences de banques et les locaux commerciaux en général, ont souvent à craindre pour l'intégrité de leurs actifs physiques. Ce jeudi, selon nos informations, l'économie dakaroise a tourné au ralenti.

Article mis à jour le 30/03/23 à 18:53.