Côte d'Ivoire  : les banques envisagent une réduction sur la dette de SAF-Cacao

Trois banques locales créancières de SAF-Cacao étudient la possibilité de réduire la dette de l'ancien N°1 ivoirien des exportations de cacao, en faillite. SAF-Cacao a fait l'objet d'une liquidation judiciaire ordonnée par un tribunal en juillet dernier, suite à des difficultés financières empêchant la compagnie d'honorer ses engagements pendant les saisons 2016-2017.
Selon les informations du conseil de commercialisation du café et du cacao (CCC)  de la Côte d’Ivoire et des banques, les actifs du groupe SAF-Cacao sont estimés à environ 80 milliards de francs CFA, soit près de 143 millions de dollars.
Selon les informations du conseil de commercialisation du café et du cacao (CCC) de la Côte d’Ivoire et des banques, les actifs du groupe SAF-Cacao sont estimés à environ 80 milliards de francs CFA, soit près de 143 millions de dollars. (Crédits : Reuters)

Des banques créancières de la principale compagnie ivoirienne des exportations de cacao, SAF-Cacao, étudient la possibilité de réduire la dette de l'entreprise. Les concessions des établissements financiers sont conditionnées par la possibilité de récupérer une partie de leurs créances, estimées à quelque 160 milliards de francs CFA (289 millions de dollars). La proposition sera soumise à l'approbation, le lundi 1er octobre, selon les informations rapportées par Reuters. «Nous avons au moins deux acheteurs pouvant racheter le groupe avec des actifs et des passifs, mais ils nous ont demandé un discount et une échéance de remboursement pour finaliser le rachat», a expliqué le directeur d'une banque impliquée dans les discussions dans une déclaration à Reuters.

Près de 143 millions de dollars d'actifs à négocier

Selon les informations du Conseil de commercialisation du café et du cacao (CCC) de la Côte d'Ivoire et des banques, les actifs du groupe sont estimés à environ 80 milliards de francs CFA (143 millions de dollars). En difficulté, SAF-Cacao possède un entrepôt d'une capacité de 100 000 mètres carrés, une usine de café et de cacao et une autre de broyage de fèves de cacao dans la ville portuaire de San Pedro (sud-ouest).

Le groupe constitué également de l'exportateur CIPEXI et du transformateur Choco-Ivoire a une forte capacité d'achat de cacao sur le marché local, avec des capacités moyennes comprises entre 150 000 et 200 000 tonnes de fèves de cacao par saison. La chute du groupe peut impacter négativement le secteur. Les banques avancent l'idée selon laquelle qu'un rachat convenu pourrait contribuer à atténuer une crise plus large dans le secteur bancaire, provoquée par une chute brutale des cours mondiaux du cacao au milieu de la campagne 2016-2017.

Cette crise a empêché de nombreux exportateurs locaux d'honorer leurs engagements auprès des banques qui, actuellement, peinent à financer la nouvelle saison de cacao qui commencera en octobre prochain. En effet, le secteur du cacao ivoirien traîne les séquelles de la crise de l'année dernière. Les banques qui tentent de recouvrer leurs créances sont durement touchées par le montant élevé de la dette non remboursée par les producteurs. Juin dernier, certaines ont tiré la sonnette d'alarme et exigé sans succès le remboursement des arriérés d'une valeur de 349 millions de dollars dus par des producteurs de cacao pour la saison 2016-2017.

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