La Côte d'Ivoire resserre l'étau sur la contrebande de noix de cajou

Face à l'exportation illicite de la noix de cajou, les autorités ivoiriennes ont décidé de renforcer leurs mesures dissuasives. Désormais, tous les magasins et centres de collecte situés près des frontières sont fermés tout comme la remontée vers les zones frontalières de tout véhicule transportant des noix de cajou est strictement interdite.
(Crédits : Pixabay)

Les dommages causés par le phénomène de la ''fuite de la noix de cajou'' à l'économie de la en Côte d'Ivoire sont inacceptables pour les autorités du pays. Afin de venir à bout de ce problème, le Conseil du Coton et de l'Anacarde (CCA) a annoncé la semaine dernière dans une note adressée aux opérateurs de la filière, un certain nombre de dispositions.

Les autorités interdisent désormais « la remontée vers les zones frontalières de tout véhicule ou engin transportant des noix de cajou, ainsi que des cargaisons refoulées à l'entrée des magasins portuaires », mais aussi décider de fermer systématiquement et immédiatement jusqu'à nouvel ordre, « tout magasin et centre de collecte situé dans les zones jouxtant la frontière ». « Tout opérateur contrevenant à ces dispositions s'expose à des sanctions pouvant aller jusqu'au retrait de son agrément », a averti le CCA. Selon l'organisme de régulation, le phénomène de la contrebande de noix de cajou est dangereux d'autant plus qu'il s'agit surtout d'une évasion fiscale, étant donné que si la cargaison ne passe pas par le circuit normal, elle échappe aussi aux taxes.

Le transit informel de la noix de cajou est effectivement très développé aujourd'hui. Le CCA indique avoir noté l'année dernière au moins 1.300 camions remplis à ras bord de sacs de cajou qui n'ont jamais été débarqués dans les ports ivoiriens. En mars 2017, les éléments du Commandant Blé Zakaria, Chef de subdivision de la surveillance et des interventions, dans la Sous-Préfecture d'Assueffry, à la frontière du Ghana à l'Est du pays, ont intercepté plus de 20.000 kilogrammes de noix de cajou reconditionnées dans 234 sacs d'origine ghanéenne.

Le Ghana, destination de premier choix

Très prisée sur le plan mondial, la noix de cajou ivoirienne intéresse le marché ghanéen voisin. Selon la presse locale, le Ghana disposerait d'une surcapacité de décorticage, une option qui est plus rentable que la simple production et qui intéresse beaucoup plus les contrebandiers convaincus de vendre plus cher leur noix de cajou. Cette année, pour la campagne 2018, le prix du kilogramme est fixé à 500 francs CFA. Pourtant, des sources des exportateurs indiquent que le kilogramme coûte 200 francs CFA de plus à Bondoukou, une ville du nord-est proche du Ghana, et plus de 400 francs CFA de plus du côté de la frontière. Des variations qui pourraient difficilement ne pas tenter les producteurs ivoiriens.

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