Le but est de créer des conditions de travail plus propices aux travailleurs. Les autorités de Maputo viennent de décider des montants des salaires minima dans une dizaine de secteurs de l'économie mozambicaine. La décision a été prise en réunion du cabinet gouvernemental.

On constate une augmentation de 9 à 21% de manière globale. Ainsi dans le secteur de l'agriculture, le gouvernement a fixé le salaire minimum à 3.642 meticais (51 dollars) alors que les fonctionnaires des secteurs financiers tels que ceux travaillant dans les banques et les sociétés d'assurance gagneront au minimum 10.400 meticais (145,5 dollars) chaque mois. D'après le porte-parole du gouvernement, Mouzinho Saide, le salaire minimum pour les fonctionnaires s'est accru de 21% pour s'établir à 3.996 meticais (61,6 dollars) pendant que dans les autres secteurs touchés, comme celui des activités non-financières, il y a une augmentation de 9,4% fixant le salaire minimum à 5.525 meticais (84,42 dollars). D'autres secteurs comme celui des industries et de la pêche semi-industrielle aussi ont été concernés avec une augmentation 20,97% portant le salaire minimum à 4.615 meticais (70,52 dollars).

Evidemment, ces décisions n'émanent pas du gouvernement de manière unilatérale, mais sont plutôt consensuelles. Il y a 15 jours, dans le cadre du Conseil consultatif du travail, un forum de discussion tripartite, réunissant le gouvernement, les syndicats et les associations d'employeurs, des négociations ont eu lieu et un consensus a été trouvé sur les revendications salariales. Eu égard aux conclusions des négociations, pris de manière globale, le salaire minimum en vigueur au Mozambique devrait osciller entre 3.642 meticais (51 dollars), salaire destiné au secteur agricole, la chasse, les forêts et la foresterie et 10.400 meticais (145,5 dollars) pour les activités bancaires, financières et d'assurance.

Des augmentations dans un pays surendetté

Quoiqu'elles constituent une très bonne nouvelle pour les Mozambicains, ces augmentations du salaire minimum interviennent dans un contexte d'explosion de la dette publique. En 2016 elle atteignait les 130% du PIB du pays alors qu'un an plus tôt, elle était seulement à 86%. Une situation qui a été engendrée par des prêts clandestins et ou incontrôlés, les années antérieures. Des scandales qui ont contraint la communauté internationale à esseuler le Mozambique.

D'un autre côté, sérieusement touchée par la crise des matières premières qui ont mis à mal l'économie, Maputo est classée comme l'une des 15 économies les plus pauvres d'Afrique, avec sa plus faible croissance économique depuis 16 ans et la pire performance monétaire en Afrique. En octobre 2016 son ministre des finances avait même dû avouer que la dette était devenue insoutenable pour le pays. Depuis, les choses n'ont significativement évolué, même si elles se sont légèrement améliorées. Dans de telles conditions, on peut se demander comment le gouvernement compte gérer les augmentations des salaires minima qu'il vient d'offrir à ses fonctionnaires. Sur cette question Vitòria Diogo, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, s'est voulue rassurante, expliquant que l'indication salariale est à titre de référence, et que la plupart des entreprises existantes dans le pays paient déjà plus que cela.