Hydrocarbures : l’italien ENI lâche du lest au Mozambique et décroche un accord en Algérie

Les difficultés rencontrées par la compagnie italienne ENI la pousse à lâcher du lest sur ses activités dans le gaz au Mozambique où elle a cédé la moitié de sa participation. Parallèlement, elle tente d’étendre ses cordages avec un nouvel accord d’exploration pétrolière fraîchement décroché en Algérie.
Ristel Tchounand

C'est un début d'année mouvementé pour les activités africaines d'Ente Nazionale Idrocarburi (ENI). Le géant italien des hydrocarbures prépare la cession de participations dans un gisement gazier au Mozambique ainsi que dans un gisement pétrolier au Congo Brazzaville, a annoncé le CEO de la compagnie, Claudio Descalzi, lors d'une conférence de presse mercredi 1er mars.

Si, pour l'instant, peu d'informations filtrent au sujet de l'opération congolaise, la cession au Mozambique devrait avoir lieu dans les prochaines semaines, d'après la même source. ENI va ainsi céder la moitié de ses 50% détenus dans le bloc du bassin Rovuma (au nord du pays) dénommé gisement de la zone 4. Un gisement qu'ENI détient avec le chinois China National Petroleum Corporation (20 %), le sud-coréen Kogas (10 %), le portugais Galp Energia (10 %), et la compagnie nationale mozambicaine des hydrocarbures ENH (10 %).

Pour l'heure, la firme n'a pas révélé l'identité du repreneur, mais selon la presse locale, ce pourrait bien être l'américain ExxonMobil. Et pour cause, ce dernier aurait conclu un accord avec ENI pour l'achat de participation dans le gisement gazier de la zone 4 en août 2016, selon Reuters.

Dans un contexte de contre-performance

En parallèle de ces cessions, ENI avance également ses pions ailleurs sur le continent, notamment en Algérie où le groupe italien vient de décrocher conjointement avec ExxonMobil un accord avec l'Etat algérien pour une exploration pétrolière offshore. « L'accord a été signé il y a quelques jours », a déclaré le patron d'ENI, ajoutant qu'il s'agit de « nouveaux blocs » et que « le protocole ne concerne que la phase d'exploration ».

Créée en 1953 à Rome où elle a toujours son siège, ENI était une société italienne publique d'hydrocarbures jusqu'à sa privatisation en 1998. Toutefois, l'Etat y conserve toujours une minorité d'environ 30%. Investie dans les secteurs du pétrole, du gaz naturel, de la pétrochimie, de la génération d'énergie électrique et de l'ingénierie, ENI est présente dans 85 pays à travers le monde dont 14 en Afrique, notamment en Tunisie où elle exploite depuis longtemps le gisement d'El Borma, l'un des plus importants du continent.

Cinquième groupe pétrolier en 2008, ENI a vu ses performances dégringoler suite à la chute des cours du pétrole, si bien qu'elle a accusé 8,77 milliards d'euros de pertes en 2015. Croyant à une année 2016 meilleure, la firme italienne qui prévoyait "seulement" 467 millions de pertes, s'est retrouvée avec une perte nette de 1,46 milliard d'euros. Beaucoup moins importante que l'année précédente, mais toujours conséquente. ENI fait partie de ces entreprises auxquelles la remontée des cours ferait un grand bien !

Ristel Tchounand

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