Le numérique au service de la croissance verte de l'Afrique

A l'occasion de la COP26, les dirigeants africains n'ont pas manqué de rappeler aux pays occidentaux présents leur engagement de contribuer à la lutte contre le changement climatique à la hauteur de la responsabilité qu'ils ont dans le phénomène. S'il est salutaire, cet appel ne peut avoir d'avenir que dans la mesure où il est accompagné, en Afrique, d'une volonté, publique et privée, concrète et collective, de construire une économie décarbonée.
Philippe Wang, Vice-Président Exécutif de Huawei Northern Africa.
Philippe Wang, Vice-Président Exécutif de Huawei Northern Africa. (Crédits : Huawei)

Alors que le continent africain représente 20% de la population mondiale, il n'est responsable que de 3% des émissions de CO2 à l'échelle de la planète. Ce constat simple est celui d'une grande injustice puisque si la responsabilité des pays africains dans la pollution mondiale est largement moindre que celle de nombreux autres pays, le continent fait partie des zones du monde qui en souffrent déjà le plus. Ce décalage fait cependant du continent à la fois le laboratoire des conséquences que cette pollution peut avoir sur les écosystèmes mondiaux, et l'illustration du fait que ce seront d'abord les populations les plus vulnérables qui seront affectées.

Le Sahel est un exemple criant de la réalité des bouleversements climatiques observés depuis une vingtaine d'années et dont l'Europe commence depuis peu à ressentir les effets. Ces derniers sont d'autant plus catastrophiques dans la région puisque les températures y augmentent 1,5 fois plus vite que dans le reste du monde et que deux habitants sur trois vivent de l'agriculture ou de l'élevage. Cette nouvelle donne climatique réduit la saison des pluies et intensifie les sécheresses : de là découle in fine l'aggravation de l'exode rural vers des villes insuffisamment développées pour absorber l'afflux de personnes. Le changement climatique se traduit donc dans la région par la multiplication des pénuries alimentaires et l'augmentation rapide et régulière du taux de pauvreté, déjà très important dans les pays concernés.

Moteur d'une croissance verte, l'énergie est, avec le digital, l'un des enjeux majeurs pour l'avenir du continent puisque 600 millions d'Africains n'ont pas encore à l'électricité. Pourtant, le potentiel de l'Afrique sur ce plan est immense puisqu'il est estimé à 1475 GW, soit près de dix fois la production totale d'électricité actuelle (estimation basée sur les travaux de Vera Songwe, économiste camerounaise). La production d'énergie verte est en ce sens un réservoir de croissance pour l'Afrique : le rapport « Vers une économie verte en Afrique : Des choix pour un avenir industriel à faible émission de carbone » de McKinsey (2021) estime que la décarbonation en Afrique pourrait permettre de créer 3,8 millions d'emplois au cours des 30 prochaines années et générer des revenus allant jusqu'à 2 milliards de dollars par an d'ici 2030.L'urgence climatique est en ce sens aussi, et d'abord, une urgence africaine : les pays du continent doivent promouvoir des politiques ambitieuses pour mettre en œuvre une transition énergétique viable.

En tant que leader mondial dans la fourniture de solutions et d'infrastructures de technologies de l'information et de la communication (TIC), Huawei a mis ses activités au service de la transition vers les énergies renouvelables et décarbonnées. En choisissant de mettre le numérique au service de la croissance verte, Huawei Digital Power a, au 30 septembre 2021, aidé ses clients à générer 443.5 milliards de kWh d'énergie verte et à économiser 13,6 milliards de kWh d'énergie tout en réduisant considérablement leurs émissions carbones. En Arabie Saoudite, nous soutenons le « super-projet » touristique et durable « RedSea »qui allie numérique et croissance verte :la totalité de l'énergie produite sera 100% verte à travers une solution photovoltaïque à grande échelle qui permettra également un stockage énergétique de 1,3 GWh.

Sur le continent, notre action pour la neutralité carbone s'est traduite par des investissements poussés dans l'énergie solaire, par exemple au Cameroun, via le projet « Rural Solar Power » (panneaux solaires hors réseau). Visant à faciliter l'accès à une source d'énergie propre et à créer des synergies entre agriculture, électricité et application mobile, l'initiative a bénéficié à plus de 350 villages et 40 000 ménages. En Éthiopie, nous avons déployé la solution Advanced Hybrid Power pour combiner numérique et énergie. Comparée à la solution d'alimentation électrique traditionnelle, cette solution économise plus de 12 millions de litres de carburant diesel par an et a réduit les émissions de carbone de 2,850 de tonnes chaque année, tout en résolvant le problème de l'approvisionnement en énergie verte !

Cela n'est plus à démontrer : les énergies vertes sont un réservoir de potentiel immense pour l'économie et la société africaines. Elles peuvent permettre au continent de s'engager sur une trajectoire de croissance plus durable, plus responsable et plus inclusive, et de devenir le véritable leader des nouveaux modèles économiques de demain.

(*) Vice-Président Exécutif de Huawei Northern Africa.

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