Sierra-Leone : après la catastrophe, 3 pays africains donnent (au moins) autant que l'UE à 27

En Sierra Leone, plus de 4 jours après la coulée de boue qui a fait au moins 400 morts et des milliers de sinistrés, l’aide humanitaire promise à l’un des pays les plus pauvres au monde commence à arriver. Si certains gouvernements et ONG internationales sont très actives à Freetown en ce moment, la mobilisation pour aider leur voisin sinistré est encore très timide. L'UE (hors Royaume-Uni) n'a pour l'instant débloqué qu'une aide de 350.000 dollars.
Une mère qui a perdu son fils dans la catastrophe attend devant l'hôpital Connaught à Freetown d'où les personnes décédées ont été acheminées à Waterloo pour leur enterrement, ce jeudi 17 août.

L'appel à l'aide d'Ernest Baï Koroma semble avoir timidement été entendu. Avec un bilan définitif qui pourrait se chiffrer à plus de 1000 morts et presque autant de personnes portées disparues, l'aide internationale arrive au compte-gouttes. Dans les capitales africaines, la légendaire solidarité africaine prend des allures de mythe.

Certains chefs d'Etat africains plus enclins à la compassion...

Certains chefs d'Etat du Continent comme Ellen Johnson Sirleaf du Libéria, Faure Gnassingbé du Togo en sa qualité de président en exercice de la CEDEAO ou encore Alpha Condé de la Guinée, ont grimpé dans leurs avions pour assister aux funérailles des victimes en signe de compassion.

Et pourtant, en lieu et place d'une aide humanitaire concrète que la Sierra Leone réclame pour faire face à cette catastrophe historique, les gouvernements africains sont plutôt enclins aux messages de condoléances et appels à l'aide. Résultat, un timide soutien africain à ce pays parmi les pauvres du monde, dévastée par des pluies diluviennes à l'origine de l'hécatombe.

Au nom du gouvernement ivoirien, Alassane Ouattara a envoyé, mercredi 16 août, une tonne et demie de médicaments à la Sierra Leone en plus de proposer son « expertise technique » pour la gestion post-catastrophe. « C'est un acte humanitaire, un acte de solidarité et de soutien à un peuple frère qui est éprouvé », a commenté Adama Koné, le ministre ivoirien de l'Economie et des finances.

... d'autres se démarquent avec une aide timide, mais plus importante que l'UE !

Dans son sillage, le Guinéen Alpha Condé a fait acheminer 50.000 tonnes de riz (le cours du riz tourne autour de 400 dollars la tonne) et une enveloppe de 100.000 dollars à son voisin sierra léonais, « en attendant que le pays sinistré exprime ses besoins humanitaires ». Le Sénégalais Macky Sall a dépêché à Freetown, Augustin Tine, son ministre des Forces armées pour remettre un chèque de 100.000 dollars à la Sierra Leone.

Pour l'heure, dans le reste du Continent, les Chefs d'Etat se sont confondus en condoléances et en prières à l'heure où les Sierra Léonais enterraient leurs 600 morts à Waterloo près de Freetown. Cette timide aide africaine contraste avec la mobilisation de nombreux gouvernements non-africains et ONG qui avaient promis d'aider la Sierra Leone. Plus importante, au compte-gouttes et avec des disparités criantes, l'aide internationale commence à parvenir.

La plus grosse enveloppe à destination de la Sierra Leone est venue de Londres. En plus de son soutien à la coordination des secours aux sinistrés, le gouvernement britannique a mis à disposition de son ancienne colonie, une enveloppe de 6,4 millions de dollars.

Loin derrière, l'Union européenne qui a débloqué un premier chèque d'un peu plus 350.000 dollars (300.000 euros) en guise de première aide d'urgence. En comparaison, deux pays africains - Sénégal et Guinée- ont donné une aide plus conséquente que plus que les 27 pays de l'UE réunis.

L'ambassade israélienne à Dakar qui couvre la sous-région a déjà envoyée 20.000 portions de nourriture. Une aide humanitaire accompagnée « d'un message de compassion et de solidarité » du peuple israélien au peuple sierra-léonais selon un communiqué de la représentation diplomatique de l'Etat hébreu. « L'envoi d'eau potable, de couvertures et d'autres produits nécessaires vont suivre », précise toujours la même source.

Deuil de sept jours en espérant que le ciel ne se remette pas à pleurer

Sur la liste des donateurs, de ONG au chevet des nombreuses victimes de la catastrophe. L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a débloqué une enveloppe de 150.000 dollars d'aide d'urgence. Il faut ajouter à cette somme, la Croix-Rouge a débloqué une enveloppe 275.000 dollars pour les opérations de recherche.

Sous l'égide de l'Onu, des organismes comme le Programme alimentaire mondial (PAM) ou la Croix-Rouge mobilisent leurs ressources pour acheminer leur aide en médicaments, en vivres et un appui aux secours des sinistrés. « Des plans d'urgence sont mis en place pour juguler toute épidémie potentielle de maladies comme le choléra, la typhoïde et la diarrhée », soulignait Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l'ONU.

Pour l'heure, la période de sept jours de deuil national reste difficile à faire avec le souvenir pas si lointain des 4.000 morts dans l'épidémie d'Ebola. Les yeux désormais rivés vers le ciel gris en cette période d'hivernage, les Sierra Léonais espèrent que le ciel ne va se remettre à pleurer.

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