Niger : Manifestations à Niamey contre la loi de finances jugée « anti-sociale »

A l'appel d'ONG locales, un millier de personnes se sont rassemblées ce dimanche 29 octobre au centre-ville de la capitale nigérienne Niamey pour protester contre les mesures prévues par le gouvernement dans la prochaine loi de finances jugée « anti-sociale ». L'Exécutif quant à lui s'en défend en prétextant que les nouvelles mesures fiscales visent les plus riches.
Selon le ministère nigérien de l'Intérieur, vingt-trois policiers ont été blessés et un commissariat a été incendié dimanche à Niamey par des manifestants qui protestaient contre la loi de Finances 2018.

Les ONG sont désormais en ordre de bataille contre la loi de finances de 2018, estimant que celle-ci occasionnera immanquablement une hausse des prix des produits de première nécessité. Ce dimanche 29 octobre, à l'appel des organisations de la société civile et des associations de protection des consommateurs, dont l'Association de défense des droits des consommateurs des technologies de l'information, de la communication et de l'énergie (Actice), un peu plus d'un millier de personnes se sont rassemblé à la Place Toumo, près du centre-ville, où devait se tenir un meeting de protestation. Certains manifestants scandaient des slogans hostiles au gouvernement. D'autres brandissaient des écriteaux exprimant leur revendication à l'exemple de «Non à la loi de Finances 2018».

La mobilisation pacifique a alors vite tourné à l'affrontement entre policiers et manifestants quand des manifestants, malgré l'interdiction, ont voulu se diriger vers la place de la Concertation, en face du Parlement, habituellement un point de chute des manifestations. Les heurts se sont produits surtout au Nouveau-marché et à Lacouroussou -deux quartiers populaires situés sur l'itinéraire menant au Parlement- lorsque les forces de maintien de l'ordre ont dû recourir à l'usage de gaz lacrymogènes pour empêcher la progression des manifestants. De leur côté, ces derniers ont jeté des pierres sur les policiers, tout en érigeant des barricades dans certains principaux carrefours.

Une loi jugée «anti-sociale»

De l'avis des manifestants, la prochaine loi de finances a été dénoncée comme étant  «antisociale». Pour Abass Abdoul Aziz, présient d'Actice, les mesures contenues dans cette vont «étouffer» les Nigériens. Un constant partagé Nouhou Arzika, membre de l'association MPCR, qui n'hésite pas à désigner les nouvelles mesures fiscales de la loi de Finances 2018 comme «anti-sociales». «Le prochain budget va davantage presser les pauvres», s'indigne-t-il avant d'ajouter qu'au lieu d'instituer de nouvelles taxes, les autorités nigériennes devraient plutôt «commencer par réduire leur prestigieux train de vie» et «réduire le nombre des membres du gouvernement» et «celui de leurs nombreux voyages officiels».

Cependant, à en croire le ministre nigérien des Finances, Hassoumi Massoudou, qui intervenait devant les parlementaires, les nouvelles dispositions contenues dans la loi de finances 2018 «ne touchent pas les pauvres», mais les «plus riches», alors que la pression fiscale sera comprise «entre 13% et 16%, soit son niveau de 2015».

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.