Services financiers : la moitié du chiffre d’affaires d’Orange se fera en Afrique

Le géant français des télécoms a fait de l'Afrique, une niche pour sa croissance. Après l’envol écrasé d’Orange Money sur le protectionnisme de la BCEAO, le groupe français Orange compte brasser 200 millions d’euros de chiffre d’affaires dans les services financiers en Afrique, soit la moitié de son chiffres d’affaires total dans le domaine.
Ibrahima Bayo Jr.
« La zone Afrique est plus que jamais au cœur de notre stratégie de croissance et d'investissement ». Stéphane Richard, le PDG d'Orange.

C'est Stéphane Richard, le PDG d'Orange lui-même qui est venu présenter son dernier produit lors de son Show Hello -son salon des innovations-, ce jeudi 20 avril à la salle Pleyel à Paris. En plus d'être un opérateur télécoms, le groupe français deviendra un opérateur bancaire. Son offre Orange Bank sera lancée le 6 juillet prochain en France, sous réserve des tests du 15 mai prochain.

En boutique ou via une application dédiée, Orange Bank sera un service bancaire 100% mobile avec une carte bancaire offerte gratuitement, sans frais de tenue de compte et sans frais de retrait. L'offre a de quoi séduire dans un secteur où les autres opérateurs hésitent encore pour adopter une formule de paiement définitive.

Selon ses projections, le groupe français espère attirer 2 millions de clients en 10 ans. Pour atteindre cet objectif ambitieux, le groupe compte capitaliser sur l'expertise Groupama Banque, dont il a racheté 65% du capital en octobre dernier.

Quid de l'Afrique

Le reste de l'Europe devra attendre pour voir cette nouvelle offre bancaire arriver. L'Afrique sûrement encore plus. L'opérateur français ne songe pas à lancer sa banque virtuelle sur le continent. Pourtant, Orange aurait sans doute pu s'appuyer sur son expérience dans les services financiers en Afrique. Son produit dédié aux transferts d'argent entre particuliers, « Orange Money », totalise 30 millions de clients dont la majorité en Afrique. Cela aurait en effet constitué un argument de taille pour pénétrer le marché des services bancaires en Afrique.

Le groupe télécoms français prévoit pour ses services financiers, un chiffre d'affaires de 400 millions d'euros d'ici à 2018. La moitié de ce chiffre d'affaires, soit 200 millions d'euros, Orange compte le réaliser en Afrique.

« La zone Afrique et Moyen-Orient, région clé pour le Groupe depuis plus de 30 ans, est plus que jamais au cœur de notre stratégie de croissance et d'investissement », avait indiqué Stéphane Richard, le PDG d'Orange.

Il faut dire qu'avec une estimation de 350 millions de smartphones actifs sur le continent en 2017, selon les projections de Cisco System qui tablent sur une estimation de 50 à 70 milliards d'objets connectés d'ici 2050, Orange se positionnerait alors sur une niche où elle pourrait creuser son filon.

Mais plusieurs défis empêchent peut-être le lancement d'une offre similaire à Orange Bank en Afrique où le "tout gratuit" pourrait séduire bon nombre de citoyens d'un continent dont le taux de bancarisation reste très faible.

Tout d'abord, l'opérateur télécoms français devra recalibrer l'offre qu'elle compte lancer en Europe. Une option -si elle est choisie- qui devrait prendre du temps notamment au vu des études de faisabilité et des test-consommateurs à réaliser. Il faut ajouter qu'Orange Bank pourrait se heurter à la problématique de sécurisation des données personnelles et des transactions bancaires. Deux domaines dans lesquels le continent doit encore faire de grands efforts.

Ibrahima Bayo Jr.

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Commentaire 1
à écrit le 21/04/2017 à 20:21
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déja en 2007, avec son offre -tango -Orange était totalement out, ne comprennais pas les enjeux et le transfert d´argent en Afrique. Croire qu´ils peuvent s´implanter alors que le marché est déja en place, c ´est comme d´habitude de la prétentieuse i...

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