Au Maroc, la première centrale solaire hybride d'ici 2022

L'entreprise française EDF Renouvelables fait partie du consortium choisi par l'Agence marocaine pour les énergies durables pour la construction de la première phase de la centrale solaire hybride de Noor Midelt 1. L'équipement aura, à terme, une puissance de 800 MW.
(Crédits : Ivan Floriani / Fotolia.com)

Il s'agit de l'un des projets les plus innovants actuellement en matière d'énergie solaire. Le consortium formé par le Français EDF Renouvelables, par Masdar -société d'énergies nouvelles de l'émirat d'Abou Dhabi- et par Green of Africa -producteur d'électricité indépendant marocain spécialisé dans les énergies renouvelables- a été désigné par l'Agence marocaine pour les énergies durables pour la construction de la première phase de la centrale solaire hybride de Noor Midelt 1.

Pourquoi hybride ? Parce que le futur complexe, situé à 20 kilomètres de la ville de Midelt -près de 60 000 habitants-, à la jonction entre le Haut et le Moyen-Atlas, associera la technologie du panneau solaire, éprouvée et largement diffusée à travers le monde, à celle de la concentration de chaleur, très efficace, mais encore moins bien maîtrisée. « En combinant dans une même installation les technologies photovoltaïques et la concentration de chaleur, la centrale proposée disposera d'un rendement amélioré et d'une capacité de stockage qui lui permettra de produire de l'électricité jusqu'à cinq heures après le coucher du soleil », estime EDF dans un communiqué, précisant que « le mode d'hybridation de ces technologies constitue une première mondiale ».

Le chantier, dont le coût est estimé à 700 millions d'euros, est prévu pour commencer au dernier trimestre 2019. Le futur complexe multi-technologique doit entrer en service en 2022. A terme, il disposera d'une puissance de 800 MW, soit l'équivalent d'un réacteur nucléaire. Il s'agit actuellement de l'un des plus importants projets au monde -et même le plus gros en Afrique- en matière de technologie solaire hybride.

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Concentrer les rayons solaires

Le principe de la concentration de chaleur n'est pas nouveau. Il est par exemple à la base du fonctionnement du four solaire, dont les prototypes connus les plus anciens remontent au XVIIIe siècle. Dans le cas d'une centrale solaire comme celle de Noor Midelt 1, si l'on ne souhaite évidemment pas cuire des aliments, c'est en revanche également la chaleur que l'on cherche à dompter. Le rayonnement solaire est concentré en un point par des miroirs, afin d'y produire la chaleur la plus intense possible.

Cette énergie est ensuite utilisée pour chauffer de l'eau et produire de la vapeur. Une fois canalisée, celle-ci va entraîner une turbine produisant de l'électricité. Pour fonctionner efficacement, même si elle offre l'avantage de pouvoir continuer à produire de l'électricité après le coucher du soleil -grâce à la chaleur accumulée par le système-, cette technologie nécessite des rayonnements solaires importants et constants. De ce fait, elle est à l'heure actuelle essentiellement exploitée en Espagne et aux États-Unis, pays qui disposent de vastes étendues très arides, voire désertiques, où implanter des unités de tailles importantes.

Avec cette technologie hybride et ses grandes étendues désertiques, le Maroc entend à l'avenir encore renforcer son autonomie énergétique. Dans un premier temps, son objectif sera déjà de porter à 52% la part du renouvelable dans sa production d'électricité, à l'horizon 2030.

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Commentaire 1
à écrit le 24/07/2019 à 15:58
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C 'est un bon projet,et j'ai une formation qui permet de d'evloper cette projet ver le bien et j'habite a Midelt

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