Le Burkina Faso est à la recherche d'un partenaire pour l'exploitation du plus grand gisement de manganèse au monde, après que deux tentatives de partenariats antérieures ont capoté suite à un différend sur les droits d'exploitation. Le développement de ce projet est valorisé à 1 milliard de dollars.
4 milliards de dédommagements requis
Pan African Minerals, une filiale de Timis Mining Corp a stoppé la production au niveau de la mine de Tambao en 2015, suite à la chute de Blaise Compaoré. Cet arrêt d'exploitation a été contesté vainement par le groupe qui a demandé à la Cour internationale d'arbitrage de Paris d'empêcher ce retrait. L'affaire est pour rappel toujours en attente de jugement.
« Il est logique de trouver un partenaire stratégique fiable et de lancer un nouveau projet », a expliqué Oumarou Idani, ministre burkinabé des Mines. Quant au litige avec Pan African Minerals, la tutelle a justifié sa décision par «une rupture de confiance», alors que l'opérateur minier demande quelque 4 milliards de dollars et de dommages et intérêts à Ouagadougou. Pour le gouvernement l'arrêt de l'exploitation en 2015 s'explique par le non-respect de ses obligations par la compagnie minière.
La production de manganèse stagne, celle de l'or décolle
Fort de réserves estimées à 100 millions de tonnes, Tambao est la plus grande mine de manganèse au monde. Le site a déjà fait l'objet d'un différend antérieur sur ses droits d'exploitation entre le Burkina Faso et Wadi Al Rawda Investments, basé à Dubaï, qui avait signé un accord d'exploitation en 2017. Le différend entre les deux parties a été réglé en 2013.
Alors que la production de manganèse a été ralentie à cause des litiges, le Burkina Faso a enregistré une forte augmentation de l'exploitation aurifère au cours de la dernière décennie. La production en or a atteint 47,5 tonnes en 2017 et devrait atteindre les 55 tonnes en 2018. L'entrée en service prévue courant 2018 d'une nouvelle mine d'or exploitée par le groupe canadien Semafo devrait renforcer la production aurifère. L'or représentait pour rappel, près de 8,5 du PIB en 2015, d'après les derniers chiffres officiels disponibles.
Le pays pourrait également devenir un producteur de pétrole, le gouvernement ayant identifié trois zones qui pourraient contenir du pétrole. Le ministère des Mines a déjà été chargé de démarrer la rédaction d'un code pétrolier. « La production en pétrole est très chère et pour attirer les investisseurs, il faut une législation pétrolière qui les protège », a indiqué le ministère des Mines à la presse.
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