Agriculture : forte baisse de la production de la filière mangue au Burkina Faso

Au Burkina, la production de mangues a baissé de 15% au cours de l'année dernière, à en croire un bilan présenté par l'Association  interprofessionnelle de la filière mangue du pays. Une baisse des volumes de production s'explique par une faille dans l'acheminement des produits phytosanitaires pour le traitement des vergers de manguiers.
La production de mangues au Burkina Faso est sur un trend baissier depuis trois ans. Les exportations de mangues fraîches sont passées de 8 400 tonnes en 2016 à près de 3 227 tonnes en 2017.
La production de mangues au Burkina Faso est sur un trend baissier depuis trois ans. Les exportations de mangues fraîches sont passées de 8 400 tonnes en 2016 à près de 3 227 tonnes en 2017. (Crédits : Pixabay)

L'année 2017 au Burkina Faso a été relativement mauvaise pour la production de mangues. D'après un bilan de la campagne écoulée présenté par l'Association  interprofessionnelle de la filière mangue du Burkina (APROMAB), la production a chuté de 15% au cours de l'année dernière, avec un volume de 200 000 tonnes environ.

«2017 a été une année difficile, marquée par la baisse de la production», a confirmé le président du conseil d'administration de l'APROMAB, Paul Ouédraogo, cité par agence d'information du Burkina. Selon le responsable, cette régression s'explique par les attaques de parasites. «Les produits phytosanitaires bloqués à la douane ont entraîné l'impossibilité de traiter les vergers», a déclaré Paul Ouédraogo. «Si on avait traité, on allait récupérer les 15%», a-t-il ajouté.

Sanctions de la communauté régionale

Paul Ouédraogo craint que la  dotation en produits phytosanitaires de la Communauté  économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ne soit validée cette année. «On sera aperçu par les autres pays comme un pays qui ne respecte pas ses engagements», s'est-il inquiété. La Burkina Faso s'est en effet engagé, au même titre que les autres pays de la sous-région, à lutter contre la mouche des fruits. Une vingtaine de fois déjà, les mangues du Burkina Faso ont été interceptées sur le marché de l'Union européenne pour défaut de traitement phytosanitaire, a indiqué le responsable.

«Peut-être que la douane a ses raisons, mais celle de l'intérêt général doit primer. On ne peut pas empêcher 11 000 producteurs d'accéder aux produits pour le traitement des vergers», a pesté Ouédraogo.

Pour contrecarrer la décision de la douane et trouver une solution au blocage, l'APROMAB est prête à mener des «actions fortes». «Nous sommes en démocratie. Les moyens dont nous disposons, c'est le plaidoyer, mais il y a le mouvement populaire pour obtenir ce dont nous avons besoin, si sciemment nous apercevons qu'il s'agit d'une volonté de nuire», a déclaré le responsable de l'association.

Dieudonné Ouédraogo, directeur de la protection des végétaux et du conditionnement au ministère de l'Agriculture a pour sa part confié qu'il s'agit d'une situation bien «déplorable». Selon lui, une partie des produits phytosanitaires est toujours bloquée pour des questions de procédures que des dispositions ont été déjà prises afin de normaliser la situation et éviter le blocage des produits phytosanitaires pour la saison agricole en cours.

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