Angola : la Banque mondiale s’engage à propulser le secteur privé

Le rôle central du secteur privé pour bâtir des économies fortes et résilientes n’est plus à démontrer. En Angola où le gouvernement tente d’implémenter une stratégie globale visant à renforcer la force de frappe des entreprises, avec notamment un vaste projet de privatisations et d’appui sectoriel, la Banque mondiale par le biais de son agence dédiée au secteur privé, IFC, vient en renfort.
Ristel Tchounand
(Crédits : DR)

Archer Mangueira -ministre angolais des Finances, et Abdoulaye Sech -directeur de la Banque mondiale pour l'Angola et Katia Gonçalves, représentant par intérim de la Société financière internationale (IFC) en Angola, ont signé hier, lundi 15 juillet, trois accords visant à catalyser le secteur privé national. Le premier accord consiste en une assistance technique de la Banque mondiale au programme angolais de privatisation ; le deuxième appuiera la mise en œuvre d'un nouveau modèle de partenariat public-privé ; le troisième quant à lui est dédié au renforcement de la capacité institutionnelle du secteur de l'énergie.

«Plus proches du monde angolais des affaires»

Outre l'apport financier dont le montant global n'a pas pour l'heure été précisé, l'IFC, bras financier de la Banque mondiale pour le secteur privé, apportera son expertise en termes de guides à la gestion du risque de crédit et des risques d'entreprise, environnementaux et sociaux, conformément à ses prérogatives.

«Ces accords nous permettent d'établir un nouveau bureau en Angola, ce qui nous permet d'être plus proches du monde angolais des affaires, de réagir plus rapidement et de développer notre présence et notre activité. Tel est notre objectif», a révélé Katia Gonçalves, représentant par intérim de l'IFC en Angola.

Active dans le pays depuis une trentaine d'années, la Société financière internationale (IFC) a actuellement mis à disposition des secteurs financiers et du tourisme un portefeuille d'environ 66 millions de dollars au bénéfice de quatre entités, dont deux banques. «La SFI travaille avec des entreprises de taille moyenne, des projets commençant autour de 10 millions de dollars et pouvant aller à un projet dont le prêt dépasse 200 millions de dollars», a expliqué Gonçalves.

Vers un secteur privé plus étoffé

Et l'action de l'IFC pourrait dorénavant être plus intense, non seulement suite à ces accords, mais aussi grâce à la réorganisation récente du secteur privé. Ce dernier était en effet dispersé, jusqu'en 2017 où une vingtaine d'associations se sont regroupées pour la création de la Confédération des entreprises d'Angola (CEA), présidée par Francisco Viana, un homme d'affaires discret, lui-même secondé par la femme d'affaires Filomena Oliveira. Et peu à peu, la voix de cette organisation commence à compter comme celle du secteur privé.

Occupant par ailleurs une place de choix dans la stratégie de relance économique de l'Angola, le secteur privé sera bientôt davantage étoffé grâce au plan de privatisations annoncé récemment par le gouvernement. Sont concernées au total 190 entreprises des secteurs de l'industrie, de l'agriculture, du tourisme, des transports, des télécommunications, de la finance et des mines.

En visite début juillet à Lisbonne, Diamantino Azevedo, ministre angolais des Ressources naturelles et du Pétrole, a particulièrement évoqué le cas de la Société nationale de diamant, Endiama. Actuellement en restructuration, son capital sera partiellement introduit en bourse. Un plan dans lequel l'IFC jouera un rôle d'accompagnement suite aux accords signés hier.

«Tous ces instruments sont très importants pour le moment que nous vivons, pas seulement celui des réformes, mais aussi celui de la diversification de notre économie et de la responsabilisation du secteur privé national», a déclaré Archer Mangueira, ministre des Finances.

Depuis fin 2017, l'Angola tente d'implémenter une stratégie de remise à niveau du pays sur le plan économique qui a traversé d'énormes difficultés ces dernières années, en raison notamment de la chute des cours de pétrole et des changements politiques liés au départ de José Eduardo Dos Santos. Outre les réformes décidées sur conseils du Fonds monétaire international (FMI), plusieurs roadshows ont été organisés pour rassurer les investisseurs étrangers qui avaient en grand nombre quitté le pays. Objectif : booster l'indice IDE du pays et permettre au secteur privé de recevoir de plus importants financements. Le Doing Business 2019 notait quelques légères avancées permettant au pays de gagner deux places par rapport à l'année précédente.

Ristel Tchounand

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