Le FMI renoue avec l'Angola, et sera à Luanda en novembre prochain

Une mission du FMI est attendue en novembre prochain à Luanda en vue de discuter de l’évolution de la situation économique du pays. Après l’échec des négociations pour la conclusion d’un accord l’année dernière, les deux parties vont peut-être accorder leurs violons cette fois pour une assistance technique du FMI au nouveau gouvernement. En dépit de quelques progrès, la conjoncture reste toujours difficile pour l’économie angolaise et le nouveau président a annoncé une batterie de mesures visant à relancer la machine.

L'Angola renoue avec le FMI qui va envoyer, en novembre prochain, une mission à Luanda. C'est la principale décision issue de la rencontre entre le ministre angolais des Finances, Acher Mangueira et le directeur Afrique du Fonds, Abebe Selassie, en marge des Assemblées générales du FMI et de la Banque mondiale qui viennent de s'achever à Washington DC. A l'issue de leurs échanges, les deux parties ont convenu de reprendre les discussions sans toutefois annoncer si un accord d'assistance technique ou financière sera à l'ordre du jour de ce nouveau round.

La décision sera certainement prise à l'issue de la mission de novembre prochain au cours de laquelle, les services du Fonds vont se mettre à jour sur la situation macroéconomique du pays ainsi que des orientations du nouveau gouvernement installé à la suite de l'investiture du président  en fin septembre dernier. Il s'agira de la première mission de prise de contact entre le nouveau gouvernement et le FMI et selon Abebe Selassié, son institution est engagée à conseiller les Etats membres sur l'adoption de politiques macroéconomiques cohérentes et à fournir une assistance technique pour aider les pays en difficulté à sortir de la crise à travers notamment des réformes destinées à augmenter leurs revenus fiscaux et à rationaliser leurs dépenses publiques. « L'Angola est l'une des plus grandes économies de la région, ce qui signifie que sa bonne santé économique conditionne également celle du continent », a estimé l'économiste éthiopien.

Stratégie de relance économique

L'année dernière alors que son économie était frappée de plein fouet par la crise née de la baisse des cours du pétrole, l'Angola avait déjà fait appel au FMI. Les négociations entamées dès avril pour la conclusion d'un accord adossé à une assistance financière sous forme de prêts de 4,5 milliards de dollars ont, à la surprise générale, été suspendue le mois de juin de la même année par les autorités angolaises.

La décision été mal perçue par le marché et même si les deux parties avaient décidé de maintenir le contact, aucune évolution significative n'a été enregistrée dans le dossier.

Cette fois, rien n'est encore joué d'avance et si l'Angola, deuxième pays producteur d'or noir du continent, est sorti de la récession, la situation reste toujours difficile. A la veille de la rencontre de Washington, les grandes orientations des négociations avec le FMI ont été balisées en conseil des ministres présidé par Joao Lourenço. A défaut d'un prêt, le pays pourrait se contenter d'une assistance technique afin de l'accompagner dans sa nouvelle stratégie de relance économique.

Lundi dernier lors de son discours au Parlement pour l'ouverture de la session budgétaire, le nouveau chef de l'Etat a annoncé une panoplie de mesures destinées à reformer structurellement l'économie du pays pour atténuer sa dépendance aux matières premières. Après avoir fait part de son intention de restructurer les entreprises publiques et d'assainir le secteur de l'industrie pétrolière, Lourenço entend miser sur l'amélioration du climat des affaires afin d'attirer plus d'investissements notamment dans le secteur agricole avec à la clé des incitations fiscales pour renforcer la compétitivité du pays.

Le président Joao Lourenço a profité de l'occasion pour confirmer l'objectif du gouvernement de parvenir à une croissance d'au moins 2 % cette année après la contraction de -0,7% enregistrée en 2016, et parallèlement, la réduction de l'inflation de 42% l'année dernière à 22,9% cette année. Selon les prévisions actualisées la semaine dernière par le FMI, le pays sortira certes de la récession mais le rythme de croissance économique ne pourrait au mieux qu'atteindre 1,5% cette année.

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