Angola : le président Lourenço au chevet de l’industrie pétrolière

Le nouveau président angolais João Lourenço a rencontré, ce vendredi à Luanda, les représentants des principaux groupes pétroliers du pays pour échanger sur la situation de l’industrie du secteur dans un contexte de persistance des baisses de cours qui affecte l’économie du pays. La rencontre a permis d’identifier certaines mesures destinées à améliorer la compétitivité du secteur vis-à-vis des pays concurrents ainsi que le rôle de la société publique Sonangol, acteur clé de la production angolaise.

Le nouveau chef d'Etat João Lourenço, entré en fonction le 26 septembre dernier, a reçu hier vendredi au palais présidentiel de Luanda, les responsables des principaux groupes pétroliers opérant dans le pays. Il s'agit des représentants de la puissante entreprise publique Sonangol mais aussi des privées dont ENI-Angola, Total EP-Angola, Statoil, Esso, BP-Angola et Cabinda Gulf Oil Company.

« C'était une occasion pour les entreprises pétrolières d'échanger avec le président de la république leurs préoccupations ainsi que leurs propositions sur les voies et moyens permettant de faire face aux défis actuels de l'industrie pétrolifère qui affecte tous les pays producteurs et exportateurs du monde », a expliqué à la presse à l'issue de la rencontre, Luis Fernandes, le conseiller en communication du président angolais.

La rencontre a ainsi permis aux pétroliers d'exposer leurs principales doléances au nouveau président sur qui ils comptent désormais pour apporter les solutions appropriées en vue notamment de rendre l'industrie angolaise plus compétitive dans une conjoncture internationale des plus moroses pour le secteur. « Nous avons identifié plusieurs pistes pour renforcer la stratégie nationale de sortie de crise et accompagner les plans d'investissement pour assurer le développement durable du secteur pétrolier angolais», a annoncé, dans un autre communiqué de presse, l'entreprise publique Sonangol qui cite, entre autre, « l'amélioration des avantages fiscaux et concurrentiels offertes par l'Angola aux investisseurs par rapport à des pays comme le Mexique, le Brésil ou le Nigeria »La Sonangol souligne avoir déjà commandé une étude comparative sur la situation de l'industrie pétrolifère dans plusieurs  pays producteurs de pétrole afin d'aider le gouvernement à prendre des décisions pour positionner l'Angola à un niveau international plus compétitif.

L'une des principales doléances soumises par les pétroliers comme facteur défavorable à l'amélioration de la compétitivité de l'industrie locale, c'est le poids de la bureaucratie qui affecte considérablement le climat des affaires dans le pays. A ce sujet, un comité a déjà été mis en place pour améliorer la situation à travers notamment la révision de la législation et des procédures. Il est composé d'experts du ministère du pétrole, de celui en charge des finances et des représentants de la Sonangol.

Réduction des coûts de production et rationalisation des investissements

La compagnie publique dirigée par Isabel Dos Santos a également fait savoir que la stratégie qu'elle a mise en œuvre depuis quelques années pour faire face à la baisse des cours s'est relevée payante puisqu'elle a permis de rehausser significativement la compétitivité de l'industrie nationale à travers notamment une baisse des coûts de production. Ces derniers ont ainsi baissé de 48% entre 2014 et 2016.

Cette stratégie qui a été doublée de celle relative à la rationalisation des investissements a entraîné des « économies supplémentaires » de l'ordre de 1.700 millions de dollars soit environ 1.450 millions d'euros en 2017 selon les chiffres annoncés par l'entreprise publique.

Le coût moyen de la production pétrolière en Angola est estimé à 7,62 dollars le baril en 2016, mais Sonangol estime qu'il y a encore de la marge pour le réduire davantage. En ce sens et pour mieux accompagner la dynamique, l'entreprise qui est engagée dans une véritable opération de restructuration compte s'aligner sur les préoccupations de ses partenaires étrangers et « anticiper certaines solutions » pour porter le développement de l'industrie pétrolifère du pays conformément à ses prérogatives.

La compagnie pétrolière s'est ainsi engagé à poursuivre les négociations avec ses partenaires pour améliorer la situation dans le secteur et surtout identifier de nouvelles niches d'investissements dans le pétrole et le gaz, des secteurs où « il existe encore des opportunités très intéressantes et suffisantes pour maintenir les niveaux de production avec une rentabilité attrayante sur le long terme ». Ce qui devrait permettre à l'entreprise qui détient les concessions au nom de l'Etat, d'accroître les revenus pour les caisses de l'Etat.

Avec une production d'environ 1,6 million de barils de pétrole brut par jour, l'Angola est l'un des plus grands producteurs d'or noir du continent et qui fait de la Sonangol, l'une des plus grandes entreprises africaines mais aussi le principal bras financier de l'Etat.

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