Accoutumance au pétrole : la CNUCED et l'UE au chevet de l'Angola

La CNUCED et l'UE veulent aider l'Angola à réduire sa forte dépendance au pétrole et à diversifier son économie. Dans ce cadre, un nouveau programme conjoint va être lancé entre le pays d'Afrique centrale et l'organisation régionale européenne pour faciliter le commerce et accélérer le développement du pays. Détails d'un programme qui ambitionne d'amorcer la diversification de l'économie du pays
Vue aérienne de Luanda, la capitale angolaise

Aider l'Angola à réduire sa dépendance à l'or noir et lui permettre de diversifier son économie en misant sur des secteurs créateurs de valeur ajoutée et surtout d'emplois. C'est l'objectif  principal d'une vaste stratégie de coopération initiée depuis deux ans par la Conférence des nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED) et l'Union européenne (UE) au profit du pays d'Afrique centrale, deuxième producteur de pétrole du continent .

Former des experts pour des secteurs non pétroliers

Le programme « Train for Trade » qui constitue une des composantes principales de cette stratégie conjointe vient de s'enrichir d'un nouvel accord de financement, signé le 10 novembre dernier, et qui vise à fournir une assistance technique et de formation à l'intention des experts nationaux du ministère angolais du commerce. D'une valeur de 6,1 millions de dollars, le programme quadriennal est destiné à renforcer la capacité du pays à concevoir et à mettre en œuvre des politiques nationales en matière de commerce, d'investissement et des services afin que l'Angola parvienne à faire émerger de nouvelles opportunités  en dehors de son secteur pétrolier dominant.

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«Le commerce est un ingrédient essentiel de la croissance et de l'emploi, et l'impact de la chute des prix du pétrole montre que les pays riches en pétrole comme l'Angola ont besoin de soutien pour se diversifier en dehors du pétrole», explique  Joakim Reiter, le secrétaire général adjoint de la CNUCED.

Ainsi, le nouveau programme conjoint UE-CNUCED pour l'Angola, qui sera lancé au début de 2017, formera des experts nationaux sur la politique et les négociations commerciales, le financement du commerce et la logistique, le développement des petites entreprises ou la facilitation du commerce.

Le renforcement du soutien conjoint de la CNUCED et de l'UE est destinée à permettre au pays d'exploiter son potentiel important en matière de commerce afin d'accompagner le pays à assurer son développement durable. Selon Nils Behrndt, chef de cabinet de Neven Mimica, commissaire européen à la coopération internationale et au développement, « la formation du personnel constitue un élément clé de cet appui ».

Réduire l'accoutumance à l'or noir

Dans le cadre de sa mise en œuvre, le programme se basera sur les accords commerciaux bilatéraux et multilatéraux signés par le pays mais aussi ses partenariats avec les différents  blocs commerciaux régionaux. En plus de la formation des experts nationaux, l'appui de l'UE et de la CNUCED accordera une attention particulière à l'amélioration du financement dans des secteurs stratégiques notamment la logistique mais aussi le développement du secteur privé et particulièrement celui des petites entreprises.

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Le pays, un des plus grands producteurs du pétrole du continent, en a grandement besoin au vu des répercussions de la chute du cours de l'or noir sur son économie.  Selon les données de la Banque mondiale, les exportations pétrolières angolaises représentaient en moyenne 97% des exportations angolaises au cours des dix dernières années. Mais la baisse des prix du pétrole a eu un impact sur la croissance économique du pays au point où le pays a revu ses perspectives de croissance à la baisse, tout en cherchant le secours des institutions financières internationales comme le FMI afin d'atténuer le choc.

En 2014, les exportations pétrolières de l'Angola ont rapporté 60,2 milliards de dollars de revenus au pays. En 2015, cependant, l'Angola n'a reçu  que 33,4 milliards de dollars, soit une baisse de 44,5%. Cette conjoncture a accentué la nécessité pour le pays de réduire sa dépendance au pétrole, ce qui passe par une diversification de son secteur économique en misant sur des secteurs porteurs parmi lesquels le développement du commerce afin que l'Angola s'intègre dans la chaîne de valeur mondiale.

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