En crise économique, l’Angola attend son nouveau président

L’Angola se prépare à vivre un changement à la tête de l’Etat, une première depuis l’indépendance en 1975. Le successeur de José Dos Santos devra redémarrer une économie au point mort depuis 2016, souffrant d'une inflation qui bat des record et d'une pénurie de dollars.
Amine Ater

L'Angola s'apprête à connaitre son premier changement à la tête du pays depuis son indépendance, il y'a près de 40 ans. Le pays tiendra des élections, le mercredi 23 août qui devront désigner un successeur à José Dos Santos, qui se prépare à rendre le tablier après 38 ans au pouvoir. Le successeur de Dos Santos devrait selon les attentes des observateurs être issu du même parti, le MPLA.

Pire crise depuis 2002

Ce changement signifie pour l'Angola une nouvelle ère politique. Il n'empêche que ce renouvellement du leadership risque fortement d'être perturbé par la crise économique que traverse le pays. Le deuxième producteur de pétrole en Afrique a été frappé de plein fouet par la chute des cours. Une conjoncture qui a stoppé net l'élan du pays, en témoigne les grattes ciels inachevés de Luanda.

L'Angola a durant le règne de Dos Santos misé grandement sur la manne pétrolière pour le développement du pays, notamment en terme d'infrastructures. Une embellie qui n'a pas profité à l'ensemble de la population du pays, dont le tiers vit avec moins de 2 dollars/jours, selon la Banque mondiale. Pour faire face au plus important ralentissement économique, depuis de la fin de la guerre civile en 2002, le mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA) a désigné Joao Lourenco, ministre de la Défense, comme candidat à la présidence.

Conjoncture difficile pour une passation

Lourenco qui est donné gagnant devra s'atteler à redémarrer la croissance, au point mort en 2016, après une expansion continue durant 14 années consécutives. Le pays enregistre également un taux d'inflation qui atteint les 30% dont les effets sont conjugués à une pénurie de dollars qui freine sensiblement l'importation. Une crise qui a eu un effet d'épouvantail pour les travailleurs chinois et portugais, symbole du boom économique angolais.

Ces derniers étaient attirés par l'argent généré par la construction de rafales de projets lancés par le gouvernement, notamment les villes satellites de Luanda et les autoroutes. Selon les autorités, près d'une dizaine de milliers de travailleurs chinois ont quitté l'Angola entre 2016 et 2017, suivi par des milliers de travailleurs portugais. Le candidat du MPLA, s'est ainsi engagé à lutter contre la corruption, à diversifier l'économie, à attirer les investissements étrangers ou encore à encourager les angolais de l'étranger à investir dans leur pays natal.

Le MPLA devra faire face à une opposition composée de l'ancien groupe rebelle, l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (Unita) et le front Convergence pour le salut de la coalition électorale angolaise ou Casa-CE. Dos Santos restera pour sa part, à la tête du MPLA jusqu'au moins 2018, ce qui signifie qu'il devrait maintenir son influence sur les affaires du pays depuis le parti.

Amine Ater

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