Ghana : les plans de redressement économique tombent à l'eau

Confronté à un blocage économique persistant, le Ghana espérait renverser la tendance en recourant à l’augmentation de sa production pétrolière. Mais c'était sans compter la «lente» reprise des cours du brut qui n’ont pas dépassé les 52 dollars/barils, alors que le pays attendait des prix d'au moins 56 dollars le baril.
Amine Ater

Déjà secouées par la baisse des cours du cacao, les exportations ghanéennes n'arrivent toujours à retrouver l'équilibre, malgré la stratégie entreprise par le pays d'augmenter sa production pétrolière pour atténuer le déficit budgétaire. Le plan de redressement n'a finalement pas eu l'effet escompté, puisque les prix du brut sur le marché mondial sont restés inférieurs aux prévisions d'Accra.

Réduire le déficit budgétaire...

En effet, les autorités ghanéennes tablaient sur, au moins, 56 dollars le baril de brut, alors que ce prix n'a guère dépassé les 52 dollars. Parallèlement, la production pétrolière dans le pays devrait être maintenue à la hausse, après que l'opérateur italien ENI SpA a démarré l'exploitation du champ de Sankofa en mai dernier et que l'entreprise britannique Tullow Plc a augmenté la production de son second projet dans le pays.

La lente reprise des cours du brut survient alors que le Ghana tente de réduire son déficit qui devrait afficher 6,5% du PIB à la fin 2017. Le gouvernement est d'autant pus contrarié par l'attitude des investisseurs qui risquent désormais de perdre confiance dans l'économie de ce petit pays de l'Afrique de l'Ouest, surtout après l'annonce d'un trou de 1,6 milliard de dollars (7 milliards de cedis) dans le budget. Une situation qui limite fortement les options de financement, alors que le Ghana bénéficie déjà d'une ligne de crédit du FMI de près d'un milliard de dollars.

... et s'assurer le soutien du FMI

La baisse des revenus qui supportent traditionnellement l'économie ghanéenne (exportations d'or, de cacao et de pétrole) a fortement impacté les équilibres budgétaires et la capacité de change du pays. Ce nouvel échec de l'option pétrolière accule ainsi le gouvernement à négocier une extension de 8 mois du programme d'aide du FMI.

Mais la situation économique avait déjà pris un virage critique depuis que la dette souveraine avait atteint 73% du PIB en 2016, contre 34% en 2010. D'ailleurs, les revenus et les subventions du Ghana ont totalisé près de 11 milliards de cedis (un peu plus de 2,5 milliards de dollars) en avril dernier, soit 17% de moins que les prévisions du ministère des Finances. Seules les taxes sur les exploitations pétrolières dépassaient les objectifs fixés par Accra, alors que les redevances sur le brut affichent une baisse de 47% par rapport aux prévisions.

Amine Ater

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