Cameroun : le patronat s'inquiète de la dégradation du climat social [carte des zones de vigilance]

Le Groupement inter-patronal du Cameroun vient d'exprimer ses inquiétudes face à la dégradation du climat social dans le pays. L'organisation représentative des chefs d'entreprise camerounais s'est dite préoccupée par «les dérives observées ces derniers jours dans les médias et les réseaux sociaux» et l'incidence que celles-ci pourraient avoir sur les performances des entreprises au Cameroun.
Depuis fin 2017, les régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun n'ont cessé de connaître une situation sécuritaire de plus en plus instable. D'après le ministère français des Affaires étrangères, plusieurs enlèvements d’officiels et de civils ont eu lieu dans ces mêmes régions.

La dégradation du climat social au Cameroun inquiète le Groupement inter-patronal du Cameroun (GICAM). L'organisation dont le conseil d'administration s'est réuni cette semaine a exposé dans un communiqué de presse ses vives inquiétudes :

«Les dérives observées ces derniers jours dans les médias et les réseaux sociaux prennent la forme d'appels incessants à opposer les uns aux autres, et à dresser les communautés ethniques nationales les unes contre les autres. Elles viennent s'ajouter aux graves difficultés nées du climat d'insécurité qui règne dans le pays. Le Cameroun n'a pas besoin de nouvelles crises», indique l'organisation patronale.

Selon cette dernière, ces appels multiples à la violence constituent une entorse à l'idéal républicain camerounais et un coup porté aux consciences des Camerounais. «Ils constituent une violation de l'attachement que notre pays porte aux valeurs travail, effort et solidarité, sur fond de communautarismes instrumentalisés par des stigmatisations d'une ou plusieurs communautés ethniques», rappelle le patronat camerounais dans son communiqué.

carte risques cameroun

Carte des zones de vigilance (source : Centre de crise et de soutien/MEAE)

Les entreprises menacées

D'après le GICAM, la situation en cours met en péril la performance des entreprises du pays. «L'entreprise est l'ancrage de notre engagement économique et social. A ce titre, elle est le creuset de l'intégration nationale. Elle est aujourd'hui sujette au péril que représente la multiplication de ces crises. Celles-ci érodent ses capacités commerciales, de production et découragent l'élan des investisseurs envers notre pays. L'entreprise est le reflet de la diversité du peuple camerounais», avertit l'organisation patronale.

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«Reflet de la diversité du peuple camerounais, l'entreprise doit, par la création durable de richesses et des emplois, continuer à servir de rempart aux velléités de divisions et de rupture de notre lien national, et ne survivrait pas à une dégradation continue de l'environnement des affaires», rappelle la confédération dans son communiqué

Pour éviter que la situation ne s'empire, le GICAM interpelle les chefs d'entreprise à ne pas céder aux appels à la division et à être garants de la diversité et de la cohésion au sein de leurs entreprises.

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