Tunisie  : une loi de finances plus sociale et tournée vers la création d'emplois

En Tunisie, les populations se sont régulièrement mobilisées depuis le début de l'année pour dénoncer les hausses de prix successives et autres mesures d'austérités édictées par le FMI. La prochaine loi de finances veut prendre en compte ces revendications. Selon un projet en cours, le pays n'imposera pas de taxes aux citoyens cette année et allégera la charge fiscale dans certains secteurs.
En 2018, le gouvernement tunisien avait augmenté de 1% la TVA et sur la sécurité sociale pour les travailleurs et les entreprises.

Après des années de hausses d'impôts qui ont attisé la grogne sociale et étaient parfois à l'origine de violentes manifestations, les autorités de Tunis lâchent du lest dans l'exécution de leur programme d'austérité. Selon le projet de loi de finances 2019, la Tunisie n'imposera pas des taxes l'année prochaine et a même prévu d'alléger la charge fiscale au niveau de certains secteurs clés. Le texte table sur une croissance de 3,1% contre 2,6% en 2018 et 1,9% en 2017.

Sous la pression du FMI

L'année 2018 a été déclarée comme la dernière d'une difficile période de transition et de redressement économique à la suite de la crise de 2011. C'est en tout cas la promesse du Premier ministre Youssef Chahed à ses concitoyens. Mais le pays est sous la pression du FMI pour réduire le déficit budgétaire, les subventions, mais aussi pour réformer le secteur public. La Tunisie aura des besoins de financement d'une valeur de 10 milliards de dinars (environ 3,5 milliards de dollars) l'année prochaine dont 7 milliards (2,4 milliards de dollars) d'emprunts extérieurs, selon Reuters. La Tunisie est l'un des rares pays à avoir renforcé son système démocratique depuis le «printemps arabe», ce qui lui a valu l'appui de la communauté internationale et des emprunts extérieurs, dont celui du FMI.

Baisse de taxes après une année de forte hausse

Le projet de loi 2019 propose une réduction drastique des impôts dans plusieurs secteurs. Le gouvernement divisera de moitié les impôts des entreprises opérant dans divers domaines, y compris la technologie, les textiles, l'ingénierie et les produits pharmaceutiques de 25% à 13,5%, selon le projet de la loi de finances 2019.

Au cours de cette année 2018, des taxes ont été ajoutées sur les appels téléphoniques, les véhicules particuliers, les boissons alcoolisées, l'Internet, l'hôtellerie et d'autres services. Une taxe de 1% supplémentaire a également été appliquée sur la TVA et sur la sécurité sociale pour les travailleurs et les entreprises. Le gouvernement tunisien avait justifié la mesure par le besoin d'équilibrer ses comptes. Adopté en conseil des ministres, le projet de loi de finances 2019 devait être soumis à la commission parlementaire des finances et de la planification le lundi 15 octobre. Il devra être adopté par l'Assemblée du peuple avant le 10 décembre prochain, comme le stipule la Constitution.

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