En Tanzanie, l'augmentation des tarifs de l'électricité ne passe pas si facilement. Et le président de la République, John Magufuli vient de le prouver. Il a limogé hier, dimanche 1er janvier, le directeur de la compagnie nationale d'électricité (Tanesco), Felchesmi Mramba, pour avoir augmenté les tarifs, indique un communiqué officiel publié quelques heures après l'annulation de la nouvelle base tarifaire.

« Il est inacceptable qu'alors que nous mettons en place des plans pour construire des industries manufacturières et d'assurer l'accès à l'électricité à plus de citoyens ... que quelqu'un se serve de sa position pour augmenter les tarifs d'électricité », a déclaré Magufuli.

La semaine dernière, jeudi 29 décembre plus précisément, l'Autorité national de régulation de l'énergie a approuvé la décision de la Tanesco d'augmenter de 8,3% les tarifs de la consommation d'électricité. Cette dernière avait choisi cette orientation pour palier, selon elle, aux difficultés financières de la compagnie, après avoir échoué à obtenir un crédit auprès de la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD). Felchesmi Mramba assurait alors que sans hausse des tarifs, la « capacité financière serait paralysée ».

Pour le bien des projets d'industrialisation du pays

Avec pourtant des réserves de plus de 57 milliards de pieds cubes de gaz naturel, la Tanzanie souffre de grosses pénuries d'électricité. Seulement 40% environ de la population y ont accès. La raison ? le pays est encore trop dépendant des barrages hydro-électriques qui sont asséchés par la sécheresse.

Depuis son arrivée au pouvoir en novembre 2015, John Magufuli a fait du développement de son pays sa priorité. Il a lancé un plan national visant à fournir de l'électricité à 75% de la population d'ici 2025 et selon lui, la hausse des tarifs va à l'encontre des projets d'industrialisation du pays. Le président tanzanien a immédiatement nommé à la tête de la Tanesco, un directeur par interim en la personne de Tito Esaü Mwinuka, professeur à l'université d'Etat de Dar Es Salaam (la capitale).

John Magufuli ne cache pas son envie d'en finir avec le trafic d'influence. Ce limogeage vient s'ajouter à une dizaine d'autres auxquels il a procédé depuis son arrivée au pouvoir, notamment dans le cadre de sa lutte contre la corruption.