RDC  : au tour des Etats-Unis de sanctionner les proches de Kabila

Le département du contrôle de l'actif étranger (OFAC) du Trésor américain vient de prononcer une sanction contre un officier supérieur de la République démocratique du Congo. Le général François Olenga est accusé d'entrave au processus démocratique dans le pays.

Le général François Olenga, le chef d'état-major militaire personnel de Joseph Kabila, est désormais persona non grata aux Etats-Unis. Ces avoirs en Amérique sont désormais gelés et aucune transaction avec lui ne pourra plus être engagée depuis ou vers les Etats-Unis. L'homme fort de la garde républicaine de Joseph Kabila vient d'être sanctionné par le département du contrôle de l'actif étranger (OFAC) relevant du Trésor américain. C'est l'ambassade des Etats-Unis à Kinshasa qui a révélé l'information à travers un communiqué rendu public par le département du Trésor, vendredi 2 juin 2017.

Les actions de François Olenga contribuent à entraver les efforts continus en vue «des préparatifs d'une élection présidentielle crédible et inclusive et du premier transfert pacifique et démocratique de pouvoir en RDC conformément à l'accord du 31 décembre», peut-on lire dans le document. Il explique que la sanction contre l'officier supérieur Olenga a été prononcée conformément à l'ordonnance exécutive (E.O.) 13413, modifiée par l'ordonnance 13671, qui autorise des sanctions à l'endroit des personnes menant des activités qui menacent la paix, la sécurité ou la stabilité de la RDC. Justement, précise le communiqué, le chef de la «Maison militaire» du président Kabila est superviseur de la Garde républicaine dont des «membres ont participé à des actions ou à des politiques qui sapent les processus ou les institutions démocratiques en RDC». Le département du Trésor explique également que l'OFAC a identifié un complexe touristique (Safari Beach), situé dans la capitale congolaise, comme appartenant à François Olenga.

Nommé seulement en 2014 chef d'état-major militaire personnel du président Kabila, Olenga est accusé d'irrégularités par les Etats-Unis depuis qu'il a pris le contrôle opérationnel de la garde républicaine congolaise en tant que responsable de la «Maison militaire».

Une longue liste d'accusations

Les chefs d'accusation requis par le Trésor américain contre ce proche de Kabila sont nombreux. Le général Olenga est accusé d'avoir conduit des opérations de sécurité «au nom du président Kabila pour supprimer l'opposition politique» en RDC et d'avoir soutenu la «réaffectation» d'officiers supérieurs de l'armée, supposés pro-opposition.

«La garde républicaine de la RDC a perturbé activement le processus politique en RDC, y compris le harcèlement des rivaux politiques, visant les partis politiques d'opposition et l'arrestation et l'exécution arbitraires de citoyens congolais», ajoute en substance le département du Trésor qui laisse entendre aussi qu'en 2016, François Olenga, devenu plus actif avec la garde républicaine, a mis au point une stratégie permettant d'utiliser ses éléments pour «perturber les activités et le soutien financier de l'opposition». Des accusations graves, mais qui ne sont pourtant pas les pires.
 
«En avril 2016, les soldats de la garde républicaine ont bloqué une équipe d'observateurs des droits de l'homme et des agents de sécurité des Nations Unies venus observer une réunion politique d'opposition. Les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes sur des membres et des partisans de l'opposition, empêchant la réunion d'avoir lieu», relate le Trésor américain avant de poursuivre qu'à la suite des manifestations en septembre 2016, les éléments du chef d'état-major militaire personnel de Kabila, «fortement armés, auraient attaqué et brûlé le siège de plusieurs partis politiques avec des boîtes d'essence, des grenades à main et des grenades propulsées par fusée», occasionnant 7 morts et plusieurs blessés ou brûlés.

Un message fort envoyé à tous les contempteurs du processus de paix

La sanction qui est tombée sur le général François Olenga était aussi motivée par la volonté de l'OFAC d'envoyer un message à tous ceux qui entravent le processus de paix et de démocratie en RDC. «Cette action contre Olenga envoie un message fort que les actes de violence, d'agression et de répression de l'armée congolaise contre ses propres citoyens sont inacceptables», s'est ainsi exprimé John E. Smith, directeur de l'OFAC. Selon lui, les États-Unis sont disposés à appliquer des sanctions supplémentaires «contre ceux qui sapent les processus démocratiques ou électoraux» dans le pays.

Notons que cette sanction américaine contre le haut gradé de l'armée congolaise intervient quatre jours seulement après les sanctions de l'Union européenne contre huit autres officiels congolais et un ex-chef milicien. Il faut croire que la communauté internationale ne veut pas arrêter la pression sur le régime de Joseph Kabila.

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