Le Gabon revoit ses prévisions budgétaires à la baisse

Le budget 2017 du Gabon sera réduit de 5% par rapport à celui de 2016. C'est ce qui ressort du dernier Conseil des ministres tenu par le gouvernement gabonais récemment constitué. Principale cause de cette réduction : la chute des prix du pétrole sur le marché mondial et la forte dépendance du pays aux revenus de l'or noir.
Ali Bongo Ondimba, Président du Gabon

«Conformément à l'évolution de l'activité économique et de la gestion stratégique de la dette publique, les ressources budgétaires de l'Etat pour l'année 2017 sont évaluées à 2.477,5 milliards de Fcfa contre 2.626 milliards de Fcfa dans la loi de Finances 2016, soit une baisse de 148,5 milliards de Fcfa», évoque le communiqué du conseil des ministres rendu publique la semaine dernière.

Ce n'est pas la première fois que cela arrive au pays d'Ali Bongo. La chute des prix du pétrole sur les marchés mondiaux avait en 2015 déjà contraint le gouvernement gabonais a réduire son budget de 14%. En effet, la persistance de la chute des prix du pétrole n'arrange les pays producteurs de l'or noir sur le continent.

Précédant nigérian

Le Nigéria, premier producteur de l'or noir a déjà payé le prix. Ainsi la dépréciation de la monnaie nigérienne ces dernières années est due essentiellement à la baisse du cours du pétrole. En effet, le budget du Nigeria est tributaire des cours du pétrole à plus de 70%. Le Nigeria avait établit ses prévisions budgétaires en 2014 sur la base d'un baril à 80 dollars. En 2015, le budget a pris une hypothèse d'un baril à 60 dollars. Au final, les cours du brut se sont arrêtés à 50 dollars le baril.

Aujourd'hui, c'est au tour du Gabon de subir le même effet de conjoncture et de l'impacter sur ses prévisions budgétaires. Une situation qui n'arrange pas un pays qui depuis son indépendance, la toujours basé sa croissance économique sur la production du pétrole dont le PIB dépend à raison d'un peu plus de 50%.

L'urgence d'une diversification de l'économie

L'effet conjoncturel oblige donc le Gabon à trouver des relais de croissance. Toutefois, la partie est loin d'être gagnée d'avance au vu de la crise post-électorale et ses effets socio-économiques.

Un rapport publié fin 2015 par la banque mondiale sur la croissance et l'emploi insistait déjà sur l'urgence pour le pays de diversifier son économie. « Le Gabon doit se rapprocher du secteur privé afin de développer d'autres filières, d'améliorer l'enseignement et de créer de nouvelles opportunités », pouvait-on lire sur ce rapport.

Aujourd'hui au Gabon, environ 1 actif sur 5 est au chômage et malgré le fait que le pétrole prenne en charge 20% du PIB et 70% des exportations du pays, il n'emploie que 5% de la population active. Très insuffisant pour une économie sensée être émergente. La diversification de l'économie bien plus qu'un défi est une urgence existentielle pour le pays.

Lire aussi : Gabon : « La relance économique n'est pas pour demain »

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