UEMOA : l'intérim continue à la présidence de la Commission

Le premier conseil ordinaire de l’année 2017 des ministres des finances de l’UEMOA s’est tenu la semaine dernière à Dakar. L’occasion d’adopter les différents budgets des organes de l’Union et d’examiner l’évolution de la situation économique sous-régionale. A la Commission, c’est toujours un intérimaire qui assure la présidence en attendant la fin du duel entre le Niger et le Sénégal pour le contrôle de ce poste stratégique.

Les ministres de l'Economie des pays membres de l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) ont enfin tenu leur première session ordinaire au titre de l'exercice 2017, la semaine dernière à Dakar au Sénégal. La rencontre qui a servi d'occasion pour passer en revue l'évolution de la situation économique et financière ainsi que des perspectives pour les prochains mois, a également permis d'adopter toute une série de mesures qui permettent enfin aux différentes institutions relevant de l'organisation communautaire, de rentrer de pleins pieds dans l'exercice 2017.

Il s'agit notamment de l'adoption des comptes 2016 et des budgets 2017 des institutions financières, économiques et techniques sous-régionales comme la Banque centrale de l'Union (BCEAO), la Banque Ouest africaine de développement (BOAD) ainsi que ceux du Conseil régional de l'épargne publique et des marchés financiers (CREPMF). Dans l'ensemble, le Conseil a adopté le budget général des organes de l'Union au titre de l'exercice 2017, lequel a été arrêté cette année, en recettes et en dépenses à plus de  195 milliards de  francs CFA.

La présidence de la Commission toujours gérée par intérim

Au delà de ses aspects financiers et économiques de la rencontre, la tenue de la rencontre de Dakar, attendue depuis quelques temps déjà, apporte un semblant de sérénité au sein de l'organisation communautaire. La situation de blocage engendrée par le duel que se livrent Niamey et Dakar pour la Présidence de la Commission de l'UEMOA, surtout depuis la démission effective du sénégalais Hajibou Soumaré, a suscité assez d'inquiétudes sur le fonctionnement normal au sein de l'organisation. Surtout que le sommet des Chefs d'Etats et de gouvernement de l'UEMOA, qui devrait se tenir depuis janvier dernier, ne s'est pas encore tenu pour décider de la question.

A ce niveau, la rencontre de Dakar a certes permis de faire avancer les dossiers financiers et techniques, mais la présidence de la Commission est toujours géré par intérim, en la personne du togolais Essowè Barcola, le commissaire chargé du Département des services administratifs et financiers.

Ainsi et contrairement a ce qui a été rapporté par certains médias, Abdoulaye Diop, le nouveau commissaire désigné par le Sénégal en remplacement de Hajibou Soumaré, n'a pas pris les rênes de l'organisation en qualité de président. C'est ce qu'avait voulu le Sénégal qui a saisi, il y a quelques mois, le président en exercice de la Conférence des Chefs d'Etat et de gouvernement, l'ivoirien Alassane Dramane Ouattara. Le Niger avait d'ailleurs fait objection en ce sens comme l'a souligné, à l'époque, Ibrahim Yacouba, son chef de la diplomatie et visiblement, il va falloir attendre la convocation de la Conférence pour qu'une décision définitive soit prise par rapport à cette épineuse question qui n'est pas sans impacter le fonctionnement normal des organes de l'institution.

En attendant donc le sommet des dirigeants, la rencontre de Dakar a permis en tout cas de faire avancer certains dossiers, et c'est déjà un premier pas vers la résolution de cette crise qui ne dit pas son nom, surtout que les pays membres de la région surfent sur une bonne dynamique de croissance.

Conjoncture des plus favorables

C'est le cas de le dire : les pays membres bravent la conjoncture économique mondiale dont les répercussions continuent à affecter, à différents degrés certes,  la croissance mondiale. Après un bon cru de 6,8% estimé pour le précédent exercice, le rythme de progression du PIB réel de la croissance des 8 pays membres de l'Union, devrait atteindre 7% en 2017.  C'est l'un des taux de croissance les plus dynamiques au niveau mondial et qui contraste surtout avec la situation qui prévaut, par exemple, en Afrique centrale où la croissance au sein des 5 pays membres de la CEMAC ne sera que de 1,6% dans les meilleurs des cas cette année, après moins de 1% en 2016. La situation, il est vrai n'est pas la même, car si pour la zone CEMAC, la croissance est impactée par l'impact de la baisse des cours des matières premières notamment le pétrole dont 4 des 5 pays sont exportateurs, au sein de la zone UEMOA, la dynamique est principalement soutenue par la croissance des secteurs tertiaire et secondaire.

Nécessité de poursuivre la consolidation budgétaire

La réunion a ainsi permis de passer en revue l'évolution de la situation économique et monétaire au sein de l'UEMOA durant les derniers mois ainsi que les perspectives pour les prochains trimestres. Selon le Conseil, ces dernières s'annoncent reluisantes même si des facteurs à risques continuent de planer sur ce le bon comportement de l'activité économique au sein de la sous-région. Afin d'atténuer ces risques et renforcer la dynamique, les ministres des finances de l'UEMOA, ont invité Etats membres à « accentuer les efforts pour assurer la consolidation budgétaire, le renforcement de la qualité des investissements publics et le développement du secteur privé ». Selon le communiqué rendu public à l'issue de la rencontre, le Conseil des ministres a particulièrement noté « la nécessité de poursuivre les efforts de mobilisation des recettes fiscales et de rationalisation des dépenses publiques, afin d'imprimer au déficit budgétaire une orientation lui permettant de s'inscrire dans le respect de la norme communautaire de 3% du PIB à l'horizon 2019 ».

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