Maroc : échec des négociations pour la composition d’une majorité de gouvernement

Tractations - C’est par un communiqué au ton peu amène du Parti de la Justice et du Développement (PJD), signé de son secrétaire général et chef du gouvernement désigné, Abdelilah Benkirane, que le Maroc a basculé ce dimanche soir dans ce qui peut être considéré désormais comme une crise politique

Dans son communiqué, diffusé en début de soirée ce dimanche, le PJD, qui a remporté les élections législatives du 7 Octobre dernier,  affirme ainsi cesser toute négociation au sujet de la coalition gouvernementale avec Aziz Akhannouch, patron du RNI, et Mohand Laenser, chef du Mouvement Populaire, qui étaient pressentis pour le rejoindre.

La raison officielle invoquée par le chef du gouvernement désigné le 10 Octobre dernier par le Roi Mohammed VI ? le fait de ne pas avoir reçu de réponse officielle de Aziz Akhannouch au terme des 48H prévus suite à la proposition qui lui a été faite de rejoindre la majorité gouvernementale mercredi 4 Janvier dernier.

Or, quelques heures plus tôt, le RNI rendait public un communiqué commun avec l'USFP, le MP, et l'UC, réitérant leur volonté d'intégrer à quatre la majorité gouvernementale, et rejetant de fait la volonté du chef de l'exécutif de reconduire l'ancienne majorité  gouvernementale, qu'ils considèrent comme « trop étroite » et exprimant leur souhait d'avoir une « majorité forte ».

Selon toute vraisemblance, ce communiqué est apparu au bouillant Abdelilah Benkirane  comme une tentative de lui « forcer la main » en installant De Facto Aziz Akhanouch comme co-gestionnaire de la majorité gouvernementale, et a catalysé la décision de rompre unilatéralement les négociations.

Démission en vue?

Quelles sont désormais les perspectives suite à l'échec de ces négociations ? Après plus de 100 jours de tractations ponctuées de multiples rebondissements, la position de Abdelilah Benkirane apparaît désormais comme intenable, et ce dernier devrait, selon toute logique, remettre sa démission au chef de l'Etat.

Dans cette configuration, il est loisible pour le Roi de nommer un nouveau chef du gouvernement au sein du PJD, de confier à nouveau cette mission à Benkirane ou de convoquer de nouvelles élections législatives.

Dans tous les cas de figure, l'agenda gouvernemental du Maroc semble s'étirer à nouveau, alors qu'un conseil des ministres et un conseil de gouvernement étaient convoqués pour demain lundi. Si ces derniers étaient maintenus, l'ambiance promet d'être extrêmement tendue, à moins d'un arbitrage Royal qui viendrait rapprocher les points de vue et relancer un cycle de négociations complètement grippé.

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